Le texte, intitulé "Smood, écoute tes livreurs", a été signé en à peine trois semaines par 12’247 personnes de toute la Suisse, précise Unia dans un communiqué. Elles soutiennent que livreuses et livreurs ont "le droit d'être payés et traités correctement". La délégation du personnel coursier, issu de toute la Suisse romande, a remis la pétition, destinée au CEO Marc Aeschlimann, au siège de Smood à Plan-les-Ouates (GE).
La pétition exige notamment de Smood une planification du travail prenant en compte les besoins du personnel livrant les repas, que toutes et tous reçoivent des salaires corrects et soient payés pour chaque heure de travail effectuée, d'être correctement indemnisés pour l'utilisation de leurs véhicules privés et que Smood s'assoie à la table des négociations avec une représentation élue des livreuses et livreurs, ainsi que des syndicats qu'ils ont mandatés (Unia et Syndicom).
Les grévistes se sont également rendus au siège de Migros Genève à Carouge et ont attiré l'attention sur leur "situation intenable". Migros détient une participation de 35% dans la société Smood et est représentée au conseil d'administration de Smood par deux cadres supérieurs de Migros Genève.
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Des améliorations annoncées
"Ces dernières semaines, nous avons reçu un très grand soutien de la part de la population", explique un coursier de Montreux, cité dans le communiqué. "Le fait que plus de 12'000 personnes aient signé la pétition pour nous soutenir nous montre une fois de plus que nous menons un combat juste", témoigne-t-il.
Mise sous pression par les syndicats, Smood a annoncé en début de semaine passée plusieurs améliorations des conditions de travail. L'entreprise a proposé l'instauration d'un salaire de base de 23 francs de l'heure (y compris indemnités vacances et jours fériés), une hausse des remboursements de frais de véhicules ainsi qu'une transparence accrue de son application mobile. Unia et Syndicom ont salué "un pas en avant", mais ne veulent pas s'arrêter là.
En discussion avec Smood depuis janvier, Syndicom veut la conclusion d'un partenariat social avec comme but de négocier concrètement une CCT. Du côté d'Unia, qui organise grève sur grève avec les livreurs depuis le début du mois dans différentes villes de Suisse romande, on exige l'ouverture d'un dialogue direct avec les livreurs en grève.
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ats/sjaq