Les interventions de la Banque nationale suisse (BNS) sur le marché des changes continueront cependant à faire l'objet d'une surveillance, indique vendredi le Département du Trésor. Dans une prise de position distincte, la BNS affirme prendre acte de cette décision et rester en contact avec Washington.
Pour le Département fédéral des finances (DFF), "la Suisse ne manipule pas le franc". Les interventions de la BNS sur le marché du change "sont nécessaires pour la politique monétaire suisse, pour assurer des conditions monétaires convenables et ainsi garantir la stabilité des prix", a souligné une porte-parole du DFF.
Hormis la Suisse, le Trésor américain a annoncé qu'il continuerait d'observer avec attention les politiques économiques de la Chine et les mesures de Pékin pour influencer le cours de sa devise, ainsi que les politiques de change du Vietnam et de Taïwan.
La BNS dans le viseur depuis fin 2020
Washington n'a accusé aucun pays de manipuler sa devise afin d'obtenir un avantage concurrentiel, mais a placé douze d'entre eux sur une liste de surveillance. Le rapport semestriel présenté au Congrès s'intéresse aux pays dont la balance commerciale est largement excédentaire et qui interviennent sur le marché des changes pour empêcher leurs monnaies de s'apprécier, ce qui rend leurs exportations plus compétitives.
La Suisse était dans le viseur de Washington depuis décembre 2020, date à laquelle le Trésor américain avait accusé la Confédération de manipuler sa devise. En avril, les autorités américaines étaient revenues en arrière, estimant les preuves de manipulation de cours insuffisantes.
>> Lire : Washington accuse la Suisse de manipuler sa devise, la BNS dément
La monnaie helvétique réagissait vivement à ces annonces, se raffermissant à 1,0385 franc pour un euro vers 19 heures, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis juillet 2015.
ats/iar