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Un comité interpartis appelle à soutenir les mesures d'aide pour les médias

Des affiches concernant la votation sur la loi sur les médias. [KEYSTONE - Peter Schneider]
Un comité interpartis a lancé sa campagne lundi pour augmenter l’aide aux médias / La Matinale / 1 min. / le 7 décembre 2021
Le comité interpartis "La liberté d'opinion" a lancé lundi la campagne pour le "oui" au train de mesures en faveur des médias. Le peuple se prononcera le 13 février prochain sur ce soutien décidé par le Conseil fédéral et le Parlement, mais attaqué par un référendum.

Les médias indépendants sont un fondement important de notre démocratie directe, a souligné en conférence de presse à Berne le comité. La liberté d’opinion a besoin d’une activité journalistique diversifiée, fondée et aussi critique.

Pour Stéphane Estival, directeur général du groupe romand ESH et président de l'association des éditeurs romands Médias Suisses, "la chute des recettes publicitaires constitue un défi colossal pour l’industrie suisse des médias. Le journalisme de qualité manque de ressources importantes pour garantir des services médiatiques de base, en particulier dans les régions".

La fonction démocratique menacée

Malgré leur importance pour la formation de l’opinion politique et le suivi des événements dans les régions, les médias suisses sont sous pression. La fonction démocratique des médias est "gravement menacée". Le soutien va permettre de maintenir la diversité et non pas mettre en péril leur indépendance comme le prétendent ses adversaires, a assuré Stéphane Estival, dont le groupe contrôle les quotidiens Le Nouvelliste, Arcinfo et La Côte.

Le nombre de journaux est en diminution, la pluralité des médias se réduit: la Suisse traverse une crise des médias. La transformation numérique a bouleversé le modèle commercial des médias, une tendance négative accentuée par la pandémie de Covid-19. Pour cette raison, il est indispensable d'investir dans de nouveaux modèles d'affaires, par le biais d'un financement de transition, ce que les petites entreprises de médias en particulier ne sont guère en mesure de faire par leurs propres moyens, fait valoir le comité.

"Les médias suisses veillent à ce que la population reçoive quotidiennement des informations pertinentes et fiables et ce dans toutes les régions linguistiques. Cela constitue un service public important", a relevé Martina Gammeter, éditrice du journal grison Engadiner Post. "Ce n'est pas une obole que je demande. Le soutien offre une perspective à de nombreux médias régionaux".

Les médias favorisent le débat

"Il n’y a guère d’autre pays où le peuple peut participer aussi intensément à la vie politique. C’est pourquoi des médias forts et indépendants, informant la population de manière fiable et équilibrée, sont indispensables en Suisse", a illustré le conseiller national Matthias Aebischer (PS/BE).

En Suisse, pays à structure fédéraliste, la formation d’une libre opinion est également importante au niveau des cantons et des communes. Les médias locaux et régionaux favorisent les débats et contribuent à la cohésion du pays.

Lors d'une visite récente à Appenzell Rhodes-Extérieures, les autorités locales ont rapporté au socialiste que le canton ne compte plus de rédaction locale, le premier en Suisse dans ce cas. "Depuis un an, plus aucun journal ne rapporte l'actualité locale. Ce scénario pourrait se répéter dans d'autres cantons", a averti Matthias Aebischer.

La survie d’un grand nombre de petits journaux, radios privées et chaînes de télévision est en jeu. Pendant ce temps, les géants numériques comme Facebook, Google ou TikTok ne cessent d’accroître leur avance. "Avec environ 2 milliards de francs de recettes publicitaires par an, ces groupes mondiaux privent le journalisme en Suisse de sa base financière", déclare la conseillère nationale Isabelle Pasquier-Eichenberger (Vert-e-s/GE).

Le comité interpartis "La liberté d’opinion" compte dans ses rangs près de 90 parlementaires, 80 chefs et cheffes d’entreprises de médias ainsi que 20 organisations telles que Reporters Sans Frontières Suisse, les Radios Régionales Romandes et Telesuisse ou encore le Groupement suisse pour les régions de montagne.

ats/iar

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Le détail de l'aide aux médias soumise à votation le 13 février

Le train de mesures en faveur des médias, prévu pour une période de sept ans, prévoit une hausse des aides de 151 millions de francs par an par rapport au régime actuel (un paquet d'aides qui ne concerne pas la SSR). Il s'agit d'une combinaison de soutiens indirects, pour la distribution des journaux notamment, et directs, pour les médias en ligne.

L'aide à la distribution des journaux et magazines - 170 en profiteraient - représente la part du lion. Celle-ci passerait à 120 millions de francs par année, soit une augmentation de 70 millions par rapport au système en vigueur actuellement. Ce volet passe par une révision de la loi sur la Poste. Les fonds seront pris sur les ressources générales de la Confédération.

L'aide aux médias en ligne proviendra également du budget de la Confédération. Une nouvelle loi spécifique prévoit un chèque de 30 millions pour cette aide directe. Elle vise à favoriser la transition numérique. Les contributions versées pourront atteindre au maximum 60% du chiffre d'affaires.

Le troisième volet prévoit un soutien à l'agence Keystone-ATS, aux écoles de journalisme, au Conseil suisse de la presse et pour des projets informatiques bénéficiant aux médias électroniques. L'argent provient de la redevance radio-tv, pour un maximum de 28 millions de francs, contre 23 actuellement.

Le train de mesures prévoit enfin une hausse de la quote-part de la redevance prévue pour les radios et télévisions privées, qui passerait à 6-8%, au lieu de la fourchette actuelle de 4-6%. Selon l'état actuel, un maximum de 28 millions supplémentaires serait ainsi à disposition de ces diffuseurs régionaux. Leur subvention passerait de 81 millions à un maximum de 109 millions de francs par année.