Plusieurs cantons ont pris ces derniers jours des mesures dans les écoles, pour freiner la cinquième vague de la pandémie. Et des épidémiologistes appellent à ouvrir la vaccination pour les plus petits.
Ces décisions et opinions se basent sur les chiffres de la transmission du virus chez les enfants et les adolescents. Ce sont désormais les groupes où le virus circule le plus actuellement si l'on regarde les infections par âge, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Les 10-19 ans sont les plus touchés
L’incidence la plus élevée est observée chez les 10 à 19 ans. En deuxième position, assez loin derrière quand même, viennent les enfants jusqu’à 9 ans.
Et dans le canton de Vaud, qui vient d’annoncer des mesures dans les écoles, le nombre d’élèves positifs a quadruplé en deux semaines.
Quatre fois plus de cas en 15 jours
"Ce qui frappe d'emblée, c'est la montée 'raidissime' des classes les plus jeunes, primaire et secondaire I, par rapport au secondaire II", a relevé l’adjoint au médecin cantonal mardi en conférence de presse. "En environ quinze jours, il y a quatre fois plus de cas chez les enfants", a-t-il souligné.
Eric Masserey a cependant précisé juste après - et c’est important - qu'il n’y a ni syndrome inflammatoire ni hospitalisations actuellement chez les enfants vaudois.
Freiner la transmission entre générations
Longtemps, les autorités sanitaires en Suisse ont soutenu que les écoles ne jouaient pas un rôle majeur dans la transmission du virus. Mais désormais certains cantons, comme Vaud, font une autre analyse basée sur ces nouveaux chiffres.
L’idée est de limiter les infections chez les enfants pour contenir la propagation du virus dans toute la population, et en particulier la transmission entre générations.
Car si la charge virale est élevée, une personne vulnérable au bout de la chaîne sera infectée et finira à l’hôpital, résume le médecin cantonal adjoint vaudois. Et c’est bien l'objectif des mesures prises à l'école: éviter la saturation du système de santé.
Alexandra Richard/oang
Jean-Pierre Siggen: "Les différences entre écoles ne sont pas significatives"
La cinquième vague de coronavirus a jusqu'à présent touché davantage les enfants que lors des précédents pics épidémiques, avec de nombreux cas.
Une réalité nouvelle qui met sous pression les écoles qui tentent encore de trouver la bonne parade. A ce niveau-là, des différences subsistent encore entre cantons et donnent peut-être parfois l'impression d'une certaine cacophonie.
Invité de La Matinale jeudi pour en parler, Jean-Pierre Siggen, conseiller d'Etat fribourgeois et président de la conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), préfère voir les décisions qui rassemblent.
"Ce qui nous rassemble, c'est la volonté de vouloir garder l'école ouverte en présentiel, ce qui est fondamental. Les masques obligatoires dès 12 ans sont aussi généralisés et nous avons également tous la volonté en Suisse romande de maintenir les camps d'hiver", explique-t-il.
Des différences qui ne sont pas significatives
Jean-Pierre Siggen reconnaît toutefois les différences qui existent mais ne les juge pas significatives. D'après lui, il est important de prendre en compte "les réalités cantonales".
"Il y a des différences pour le cycle II, c'est à dire entre la 5H et la 8H. Là, on a tantôt imposé dès la 7H le masque obligatoire, tantôt dès la 5H au premier cas et avec des tests renforcés. Mais ces différences ne sont à mon sens pas significatives".
Et d'ajouter: "Je ne crois pas que l'homogénéisation de l'école soit plus efficace que la réalité cantonale. L'école est cantonale et si vous regardez au-delà de nos frontières romandes, on se retrouve dans des situations qui sont identiques. Il faut que la population qui applique une mesure, la connaisse, accepte de l'appliquer pour qu'elle soit efficace. Dans chaque canton, il y a des mesures qui peuvent différer un peu, mais il n'y a pas de parents qui auraient leurs enfants dans deux écoles obligatoires différentes".