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Alain Berset vante la nouvelle loi face à l'initiative sur la pub pour le tabac

Le Conseil fédéral lance la campagne contre l'initiative "enfants sans tabac" qu'il juge excessivement sévère.
Le Conseil fédéral lance la campagne contre l'initiative "enfants sans tabac" qu'il juge excessivement sévère. / 19h30 / 1 min. / le 9 décembre 2021
Le Conseil fédéral estime que l’initiative pour "des enfants et jeunes sans publicité pour le tabac", soumise à votation le 13 février prochain, va trop loin. Alain Berset a défendu jeudi la nouvelle loi sur les produits du tabac en tant que contre-projet indirect.

Si le Conseil fédéral et le Parlement veulent eux aussi mieux protéger les jeunes contre les effets néfastes du tabagisme, ils estiment que l'initiative populaire va trop loin. Ils lui opposent la nouvelle loi sur les produits du tabac qu'Alain Berset est venu soutenir jeudi devant les médias.

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Exécutif et législatif "estiment qu'elle constitue une atteinte à la liberté de commerce parce qu'elle ne tient pas assez compte des intérêts des entreprises, de la presse écrite, des manifestations culturelles ou sportives qui profitent de publicités ou de parrainage de l'industrie du tabac", a souligné le ministre de la Santé.

L'alternative recommandée par Berne, adoptée en octobre dernier par les Chambres, veut, à l’échelon fédéral, harmoniser l'interdiction de la publicité pour les produits du tabac et la cigarette électronique sur les affiches et au cinéma. A l'heure actuelle, seuls 17 cantons interdisent la publicité pour le tabac sur les affiches et 6 cantons dans les cinémas.

Contre-projet indirect moins restrictif

Selon la nouvelle loi, les multinationales du tabac ne pourraient plus distribuer gratuitement des cigarettes ni parrainer des manifestations internationales en Suisse. En revanche, la publicité dans les kiosques et la presse ainsi que sur Internet resterait autorisée, sauf si elle cible les mineurs. Le parrainage de manifestations nationales serait lui aussi toujours permis.

La loi sur les produits du tabac peut entrer en vigueur quel que soit le résultat de la votation sur l’initiative, pour autant qu'aucun référendum ne soit saisi, a précisé Alain Berset. Le délai référendaire court jusqu'au 20 janvier 2022.

"Le Conseil fédéral avait souhaité au départ une législation plus restrictive. Le Parlement en a beaucoup discuté et s'est arrêté sur le projet qui existe aujourd'hui et qui est maintenant soutenu par les autorités", a-t-il rappelé.

Journaux gratuits et réseaux sociaux comme premières cibles

Les initiants reprochent à cette nouvelle loi d'autoriser la publicité dans les journaux gratuits ou sur les réseaux sociaux, là où les jeunes sont présents. Ils veulent interdire toute forme de publicité pour le tabac qui peut atteindre les enfants ou les adolescents dans la presse, sur des affiches ou Internet, au cinéma, dans les kiosques ou lors de manifestations.

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L'initiative admet cependant la publicité qui ne cible que les adultes ou qui est inaccessible aux mineurs. Elle exige aussi que la Confédération et les cantons contribuent à promouvoir la santé des enfants et des adolescents, sans la limiter à la prévention du tabagisme.

ats/oang

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Un Suisse sur quatre fume

A l'heure actuelle, environ une personne sur quatre fume en Suisse, soit quelque 2 millions de personnes, dont quelque 100'000 adolescents entre 15 et 19 ans.

Des recherches sur les effets de la publicité pour le tabac démontrent que celle-ci augmente la probabilité que les jeunes se mettent à fumer, soulignent les autorités.

Le tabagisme peut causer un infarctus ou plusieurs maladies telles que le cancer. Quelque 9500 décès prématurés par an sont attribués à la consommation de tabac.

Selon plusieurs études, les coûts du tabagisme à la charge de la santé publique et de l’économie se montent à 4 à 5 milliards de francs par an, dont 3 milliards représentent le coût des traitements médicaux.