Malgré des succès incontestés ces dernières années, de nombreuses personnes sont encore exposées à un bruit nuisible ou incommodant en Suisse, relève jeudi la CFLB. Les bases scientifiques des valeurs actuellement en vigueur pour le bruit lié au trafic sont obsolètes.
Dans son rapport, la commission recommande dans les zones uniquement dédiées à l'habitat une valeur limite de jour similaire à la réglementation actuelle pour le bruit routier. Pendant la nuit, la norme doit toutefois être plus sévère d'environ 3 décibels (dB).
Concernant le bruit lié au trafic ferroviaire, il conviendrait d'évaluer plus strictement les périodes diurne et nocturne, estime la CFLB. Du point de vue de la santé, les limites devraient être plus sévères de 6 dB le jour et de 2 dB la nuit dans les zones exclusivement résidentielles.
Période nocturne plus longue
Le constat est le même s'agissant du bruit du trafic aérien. Les limites sonores devraient être réduites de 6 dB le jour et - selon l'heure - de 1 à 3 dB la nuit. Depuis plusieurs décennies, les gens se sentent de plus en plus gênés par le bruit des trains et des avions, relève la commission.
Pour tous les types de bruit liés au trafic, la CFLB recommande par ailleurs d'étendre la période d'évaluation de la période nocturne à la tranche 22h-7h. Parallèlement, la période diurne devrait être réduite à la tranche 7h-22h, soit 15 heures au total, au lieu des 16 heures actuelles.
Une limite distincte d'une heure devrait également être fixée pour le trafic aérien entre 6h et 7h, en plus des trois heures de nuit actuelles. Cette recommandation répond à une demande du Tribunal fédéral, qui a constaté que les valeurs limites nocturnes fixées pour les avions ne protégeaient pas suffisamment les personnes contre le bruit tôt le matin.
Associations mitigées
La Coalition environnement et santé pour un transport aérien responsable (CESAR) salue les recommandations de la commission, mais exige que des mesures soient aussi prises pour réduire le bruit à la source. Notamment avec l'introduction d'un couvre-feu nocturne de 8 heures dans les aéroports.
Pour l'Association transports et environnement (ATE), la recommandation d'étendre le repos nocturne d'une heure, de 22h00 à 07h00, n'est pas suffisante: la pollution sonore est un problème indépendant de l'heure de la journée, écrit-elle notamment, réclamant le 30 km/h dans les localités pour un calme "24 heures sur 24"
ats/asch