La nouvelle était dans l'air depuis deux semaines et Ernesto Bertarelli l'a confirmée mardi dans les locaux de la Société nautique de Genève: Alinghi se lancera bel et bien à l'assaut de la 37e coupe de l'America. Cette fois, l'équipe du milliardaire va s'allier avec le géant Red Bull, la récente écurie championne du monde de Formule 1.
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L'homme d'affaires et dirigeant d'Alinghi explique ce retour dans le 19h30: "Cela fait 11 ans depuis la dernière course de la Coupe de l'America d'Alinghi et on n'a jamais vraiment quitté le jeu. On a continué à régater et à s'entraîner (...) il y a cette nouvelle génération de marins suisses qui nous a suivis depuis le début, qui aujourd'hui est prête. Et puis il est vrai que les bateaux de la dernière édition sont spectaculaires!"
Des bateaux qui naviguent "à la vitesse des voitures"
Depuis la dernière compétition d'Alinghi, les choses ont bien changé dans le monde de la voile. Plus performants, plus rapides, les bateaux en compétition demandent beaucoup plus d'expertise que par le passé. Cette réalité justifie l'alliance avec Red Bull, estime Ernesto Bertarelli.
"Cette dernière génération de bateaux, c'est presque des avions. Ce sont des trucs qui naviguent à la vitesse des voitures et c'est là où l'intérêt d'associer Alinghi à Red Bull prend toute sa dimension, non seulement dans sa dimension technologique, mais aussi dans sa capacité à monter des équipes à succès, qui savent prendre des risques et qui sont fortes dans ce domaine", détaille-t-il.
"Ces jeunes ados qui se levaient la nuit sont devenus grands"
Monter une équipe de qualité n'est déjà pas une simple affaire. La tâche s'est d'ailleurs encore compliquée depuis que le nouveau règlement de la compétition oblige les participants à ne représenter qu'un seul pays. Les marins d'Alinghi devront donc être Suisses et le bateau fabriqué en Suisse.
Des contraintes qui n'effraient pourtant pas Ernesto Bertarelli. Questionné pour savoir si le vivier national était suffisant pour être compétitif, l'intéressé confirme et rappelle l'influence qu'ont eue les précédentes expéditions d'Alinghi dans le pays.
"Quand j'ai commencé, il n'y avait peut-être pas assez de bons marins. Mais c'est vrai qu'après 2003 et 2007, ces jeunes adolescents qui se levaient la nuit pour nous voir régater, ils sont devenus grands. Ils ont aussi appris à naviguer sur ces bateaux volants, donc c'est une génération qui connaît parfaitement les bateaux à haute vitesse et nous avons un magnifique groupe", explique-t-il
Le passionné de voile qu'est Ernesto Bertarelli confirme par ailleurs qu'il ne participera pas lui-même aux courses, comme cela a été le cas par le passé: "J'aimerais beaucoup pouvoir naviguer sur ces bateaux, mais je ne le ferai certainement pas en course. Dans ces sports mécaniques de haute vitesse, comme en Formule 1, les pilotes sont de plus en plus jeunes et ce sera la même chose dans ce nouveau monde de la voile. On va compter sur une génération de marins beaucoup plus jeunes que le mienne", conclut-il.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: Tristan Hertig