L'ancien espion suisse Daniel M. condamné par le MPC pour tentative d'espionnage économique

Le MPC enquête depuis 2014 sur cet ancien informateur du Service de renseignement de la Confédération (SRC) dans une affaire d'espionnage économique. Nom de code de cette procédure pénale: "Opération glaçon".

Entre l'été 2014 et février 2015, à la demande d'un journaliste allemand, Daniel M. a récolté les données bancaires de l'ancien chef des services secrets allemands August Hanning sur de prétendus comptes en Suisse, peut-on lire dans l’ordonnance pénale rendue le 1er novembre dernier contre Daniel M.

Un spécialiste en sécurité mandaté

L’homme aujourd’hui âgé de 58 ans avait mandaté et payé un spécialiste en sécurité pour trouver tout ce qu'il pouvait sur les activités bancaires d'August Hanning. Il pensait y être parvenu. Sa source lui avait livré trois documents avec des informations qui se révéleront être fausses.

Mais Daniel M. ne le savait pas et il s'est empressé de livrer les documents au journaliste allemand, qui va le rémunérer à hauteur de 150'000 euros (157'000 francs). Une somme qui en fait provenait d’un quatrième protagoniste de cette affaire, un ancien détective privé allemand. Détail important puisque c’est lui qui -indirectement- mettra la justice suisse au courant de toute l’histoire.

Peine pécuniaire de 18'000 francs

C'est donc pour cette transaction que Daniel M. vient d'être condamné par le MPC. Car pour la justice suisse, peu importe si les données étaient fausses, il s'agit bien d'une tentative d'espionnage économique.

Le parquet fédéral n'a toutefois pas pu déterminer si Daniel M. savait si les informations fournies allaient uniquement finir dans les mains du journaliste, ou dans celles d'un service officiel étranger ou d'une entreprise privée.

Daniel M. écope tout de même d'une peine pécuniaire de 18'000 francs et il doit verser une créance compensatrice de 45'000 francs. Contacté par la RTS, son avocat Valentin Landmann se dit satisfait de cette décision. Ce dernier n'entend pas faire recours ou engager d'autres procédures.

Quant aux autres prévenus de cette affaire, à savoir le journaliste et le détective allemands, tout comme l’expert en sécurité, ils ont tous été blanchis, le MPC ayant classé les charges d’espionnage économique pesant contre eux. 

Marc Menichini/vajo