Les mesures du Conseil fédéral devraient suffire, estime le président des médecins cantonaux
Interrogé samedi sur SRF, Rudolf Hauri ne s'aventure pas à faire de pronostic, mais il espère vraiment que les mesures suffiront. A ses yeux, il reste un certain risque actuellement, vu que tous ceux qui souhaitaient se faire vacciner l'ont fait.
Les nouveaux cas d'infection stagnent à un haut niveau avec une légère tendance à la baisse. Dans les hôpitaux, les entrées augmentent encore, mais à un rythme plus lent. Avec environ 300 patients en soins intensifs, la charge est importante, surtout que les capacités sont moins grandes en raison du personnel manquant.
>> Les annonces du Conseil fédéral vendredi : La "2G" à l'intérieur, limitations en famille, assouplissement aux frontières - Les nouvelles mesures du Conseil fédéral contre le Covid-19
Rudolf Hauri défend les cantons
Rudolf Hauri estime aussi que les cantons ne se cachent pas derrière la Confédération. Ils s'attendaient à un durcissement, mais ils ont fait une autre analyse de la situation que le Conseil fédéral, qui est allé plus loin. Pour le président des médecins cantonaux, on ne peut pas accuser les cantons de prendre des mesures moins restrictives en attendant que le Conseil fédéral les corrige.
Le système de santé fédéraliste est conçu pour une situation normale, avec des réserves pour des situations extraordinaires. Les différences entre cantons font partie du système suisse: "Elles existent tout simplement"
"Actuellement, nous sommes confrontés à un événement qui ne se produit pas tous les dix ans. Lors de la forte vague de grippe en 2009 par exemple, on peut dire après coup que les cantons en ont presque trop fait", a expliqué Rudolf Hauri.
Mais ce dernier admet qu'il faudra peut-être une certaine centralisation dans certains secteurs et dans certaines circonstances, quand on aura tiré les leçons de la lutte contre la pandémie. Le fait "que tout ne se passe pas toujours sans problème" fait partie intégrante d'une crise.
Etaler l'administration de la 3e dose n'est pas une mauvaise chose
Le critère actuel d'évaluation pour les mesures anti-Covid est le variant dominant Delta, estime encore Rudolf Hauri. Le Conseil fédéral a défendu les mesures plus restrictives avec l'arrivée du variant Omicron. Mais les connaissances sur ce dernier sont encore "très vagues", car le point décisif sera sa dangerosité. Si les gens sont moins gravement malades, "ce ne sera pas un si grand problème".
Rudolf Hauri s'est aussi exprimé au sujet des tergiversations concernant les temps d'attente pour le vaccin de rappel et les capacités de vaccination face à l'afflux attendu. "Les cantons n'ont pas dormi pendant la campagne", a-t-il estimé. Et d'ajouter qu'on ne peut pas garder des forces dans le vide, il faut une certaine flexibilité.
Pour le booster, il s'agit avant tout de se le faire administrer à un moment donné. Cela n'a aucun sens que tout le monde le reçoive le même jour, selon Rudolf Hauri. Au contraire, il trouve même que c'est un avantage pour l'immunité collective que la vaccination de rappel soit échelonnée dans le temps.
L'effet de la deuxième dose ne disparaît pas d'un jour à l'autre, a-t-il avancé. "Nous verrons si nous sommes au final plus lents que dans d'autres pays."
ats/boi
300 manifestants à Berne
Environ 300 personnes ont manifesté samedi à Berne contre les mesures anti-Covid décidées vendredi. L'action avait été annoncée sur les réseaux sociaux comme une "grande manifestation spontanée" contre la généralisation des 2G.
Les appels à manifester se sont répandus en ligne vendredi avant même que le Conseil fédéral ait annoncé l'application de la règle dite des 2G (vacciné ou guéri, "geimpft und genesen" en allemand) dans les espaces intérieurs.
De nombreux participants ont brandi des exemplaires de la Constitution ainsi que des drapeaux suisses pendant le défilé à travers Berne. Les signes distinctifs des mouvements "Mass-Voll" et "Freie Linke" ont également été aperçus parmi les manifestants qui criaient "liberté, liberté".
Les manifestants, qui devaient initialement rejoindre la Place fédérale, ont finalement fait un tour, depuis la place de la gare en passant par la vieille ville avant de revenir devant la gare. La place fédérale avait été bouclée et un canon à eau de la police était prêt en cas de débordements. Aucun incident n'a été constaté.
Un petit groupe a toutefois tenté de rejoindre la Place fédérale, qui avait été bouclée et sur laquelle un canon à eau de la police avait été installé. Les forces de l'ordre ont mis fin à cette tentative et arrêté les personnes impliquées, a indiqué la police bernoise sur Twitter.