Entérinée la semaine dernière par le Parlement, la réforme de l'AVS et sa hausse de l'âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans vont être combattues en référendum. Gauche et syndicats refusent une révision sur le dos des femmes. Mais ce combat en leur nom déplaît à celles de droite et du centre, qui approuvent la réforme.
Cette réforme doit se faire. Des compensations pour cette augmentation de l’âge de la retraite ont été trouvées et il faut penser aux générations futures: c'est l'avis de la majorité des femmes du camp bourgeois. A l’image de la conseillère aux Etats du Centre Marianne Maret. "On met toujours toutes les femmes sous la même enseigne, et en termes d'égalité, ça m'interroge, parce que tous les hommes ne sont pas mis 'dans le même sac' - passez-moi l'expression", a-t-elle souligné mercredi dans La Matinale de la RTS.
Et d'ajouter que "dans le cadre de cette votation sur l'AVS, nous sommes un peu prises en otage, et il faudra que toutes les femmes analysent à l'aune de leurs propres valeurs ce projet qui n'est pas si catastrophique pour les femmes".
Combattre la précarité
A gauche, on rappelle se battre pour éviter des situations de précarité. "Nous parlons au nom des femmes qui se mobilisent dans la rue, qui ne sont pas d'accord avec la réforme proposée", explique Martine Docourt, co-présidente des femmes socialistes.
Parce que, selon elle, "on voit quand même que ce sont toujours les femmes qui ont le moins à la retraite. Et c'est dans ce sens-là que notre voix est légitime".
Comité de femmes de droite?
Les femmes du centre-droit créeront-elles un comité commun pour soutenir la révision? Il faudra attendre encore pour le savoir. Mais elles ne laisseront pas le champ libre à la gauche. Lucie Rochat, présidente des femmes UDC romandes, estime que "ces femmes ne doivent pas oublier qu'elles parlent en leur nom propre et qu'elles ne peuvent pas prétendre parler au nom de toutes les femmes de Suisse".
A ses yeux, c'est une bonne chose que ce référendum soit lancé, "parce que cela permet à chacun de s'exprimer. Et les femmes étant majoritaires dans la population, on verra bien dans les urnes ce que les femmes pensent de cette réforme",
Une votation qui pourrait intervenir au second semestre de l'an prochain. Et ce qui est sûr, c'est que le vote des femmes sera particulièrement scruté.
Sujet radio: Marie Giovanola
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz