Malgré la pandémie, le dépistage et la prise en charge des cancers restent primordiaux
"Les services d'oncologie sont maintenus, y compris le dépistage, il n'y a aucun doute. Dans les pays où ça n'a pas été le cas, on est malheureusement en train aujourd'hui de compter le surplus de mortalité", souligne Solange Peters.
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La spécialiste appelle donc la population à ne pas hésiter à venir se faire dépister et à consulter, y compris en période de fortes vagues de Covid-19. "Surtout en cas de symptômes", insiste-t-elle. "Il ne faut pas minimiser des symptômes juste parce qu'on a le Covid autour de nous."
"Le message n'était probablement pas clair au début de la pandémie, même pour nous", concède-t-elle. Mais aujourd'hui, il n'y a plus de doute: "Il faut venir consulter! Tous les services hospitaliers et de soin dans le canton se sont adaptés au Covid. Il ne faut pas qu'il y ait de peur dans la population de se présenter à un service médical quelconque", signale-t-elle.
"Plus de morts du cancer que du Covid-19"
"Dans le cancer comme dans beaucoup d'autres disciplines de la médecine, il n'y a pas d'espace pour attendre", ajoute la médecin. Or, depuis le début de l'année, "on voit arriver plus que jamais des cas de cancer terriblement avancés", qui ne sont parfois plus soignables en raison du retard de diagnostic, notamment chez des patients jeunes. "Ils ont serré les dents et ils ont laissé la maladie se développer pendant plusieurs mois", déplore-t-elle.
Ainsi, "tout symptôme anormal qui vous amènerait généralement chez votre médecin de famille doit vous amener chez un médecin", résume-t-elle. Et l'oncologue de rappeler une donnée simple: "On meurt toujours plus du cancer que du Covid."
Propos recueillis par Karine Vasarino
Texte web: Pierrik Jordan