"Les subventions excessives rendent les médias dépendants du pouvoir politique", affirme le comité "Non aux médias contrôlés" dans la brochure de votation. Elles les décrédibilisent et les empêchent de jouer leur rôle de quatrième pouvoir. "Ce ne sont plus les médias qui surveillent l’État, mais l’État qui surveille les médias."
Les opposants estiment de nouvelles subventions inadéquates et même superflues. Les quatre grands groupes de presse ont gagné près de 300 millions de francs en 2020, lors de la pandémie, relèvent-ils. Et d'assurer que les petits éditeurs se portent aussi bien.
Seuls les médias privés sont mieux soutenus, continuent-ils. Les médias gratuits ne reçoivent rien. C'est une source de discrimination et d'inégalité sociale, à leurs yeux. Les personnes à revenu moyen ou les jeunes, qui ne peuvent pas s'abonner à un journal, ne pourront se former une opinion politique, estiment-ils.
Extension de l'aide "nécessaire"
Il s'agit principalement d'une aide indirecte et l'indépendance des rédactions n'est pas menacée, a de son côté assuré Pietro Supino, également président de TX Group: "L'accent (du paquet de mesures) réside dans le renforcement de l'aide indirecte, qui a fait ses preuves."
Il s'exprimait à l'occasion de la traditionnelle réunion de l'Epiphanie du VSM, qui s'est tenue pour la deuxième fois consécutive de manière virtuelle, pandémie oblige.
"Cette extension est nécessaire. Avec la baisse des tirages des titres imprimés, les coûts de distribution pour chaque exemplaire augmentent". Cette hausse menace le modèle économique des journaux, dont le rôle reste très important pour la formation de l'opinion dans un pays fédéral comme la Suisse, a insisté Pietro Supino.
Hausse des aides de 151 millions
Le train de mesures en faveur des médias, qui fait l'objet d'un référendum, prévoit une hausse des aides de 151 millions de francs par an par rapport au régime actuel. L'aide à la distribution des journaux et magazines - 170 en profiteraient - représente la part du lion. Celle-ci passerait à 120 millions de francs par année, soit une augmentation de 70 millions par rapport au système en vigueur actuellement.
Alors que les éditeurs s'étaient surtout battus pour une hausse de l'aide à la distribution des journaux, en particulier pour que ces derniers arrivent tôt le matin dans les boîtes aux lettres, un volet d'aide directe pour les médias en ligne est notamment venu compléter le paquet lors du processus politique.
asch avec ats