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L'Argovien Christoph Rüedi enquêtera sur les fuites dans les médias de "l'affaire Berset"

Le magazine "Weltwoche" critique le rôle du Secrétariat général d’Alain Berset lors de la tentative de chantage dont il a été victime en 2019
Le procureur argovien Christoph Rüedi chargé d'enquêter sur les révélations de "l'affaire Berset" / Le Journal horaire / 31 sec. / le 7 janvier 2022
L'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC) a chargé fin octobre l'Argovien Christoph Rüedi d'enquêter sur la fuite de données liée à la tentative de chantage sur Alain Berset, révélée en novembre 2020 par la Weltwoche.

En tant que procureur fédéral extraordinaire, Christoph Rüedi devra mener les investigations sur cette fuite de données qui avait permis à la Weltwoche de se référer, entre autres, à des actes d'enquête confidentiels sur cette tentative de chantage. L'AS-MPC a confirmé vendredi cette information des journaux du groupe Tamedia.

L'actuel chef du Ministère public de Brugg devra déterminer si des informations sur l'affaire ont été transmises illégalement à l'hebdomadaire alémanique, en violation du secret de fonction.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) avait déposé le 17 septembre dernier une plainte pénale en ce sens auprès de son autorité de surveillance. Celle-ci avait fait savoir en septembre dernier qu'elle allait nommer un procureur extraordinaire pour examiner cette plainte.

>> Lire à ce sujet : Un procureur extraordinaire sera nommé dans le cadre de l'affaire de chantage contre Alain Berset

Nombre élevé de plaintes pour fuites

Etant donné qu'il est possible que les auteurs présumés des faits puissent être des procureurs du MPC, la compétence de l'Autorité de surveillance se fonde sur la loi sur l'organisation des autorités pénales, avait expliqué l'AS-MPC. Les accusations de la Weltwoche concernant l'utilisation de fonds publics dans la gestion de l'affaire ne fait quant à elle pas partie du domaine de compétence de l'enquêteur spécial.

Au cours des derniers mois, les autorités fédérales ont déposé un nombre spécialement élevé de plaintes à ce sujet, soulignent par ailleurs les journaux Tamedia vendredi. La plupart du temps, c'est le MPC qui intervient.

ats/jop

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Rappel des faits

Pour mémoire, la Weltwoche avait rendu public en novembre 2020 le fait que le Ministère public de la Confédération avait condamné une femme à une peine de 150 jours-amende à 30 francs avec un sursis de deux ans, pour avoir tenté de faire chanter le ministre de la Santé Alain Berset.

Selon l'ordonnance pénale, la femme aurait usé de photos et de correspondance privée entre elle et Alain Berset pour faire pression sur le conseiller fédéral sur fond de relation extra-conjugale, exigeant de lui 100'000 francs, avant de retirer sa demande.

Le Fribourgeois avait ensuite dit qu'il s'agissait d'une "affaire privée" qui était réglée.

>> Lire : Alain Berset dans une tourmente médiatico-politique

Deux procédures suspendues

Le MPC avait ouvert une procédure pénale suite à une plainte du Conseil fédéral, fin mai 2021, déposée en raison de la divulgation à plusieurs reprises de documents internes durant la phase finale des négociations sur l'accord-cadre avec l'Union européenne.

Mais cette procédure a depuis été suspendue, a indiqué le vendredi MPC, confirmant des informations relayées par les journaux deTamedia. Le MPC n'a pas donné d'autres détails sur la suspension de la procédure.

Le MPC a aussi suspendu une deuxième procédure, toujours pour soupçon de violation du secret de fonction en lien cette fois avec les mesures de protection contre le coronavirus. Le Département fédéral de l'intérieur (DFI) avait déposé en janvier 2021 une plainte pénale contre inconnu alors que, depuis des mois, les médias informaient le public en détail sur les mesures anti-Covid, avant que celles-ci ne soient annoncées par l'exécutif.