L'initiative "Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine – Oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès" veut inscrire l’interdiction inconditionnelle de l’expérimentation animale dans la Constitution. Les nouveaux produits ou médicaments développés en recourant à l'expérimentation animale ne pourraient plus être importés en Suisse.
De la gauche à la droite, tout le monde est d'accord pour dire que cette initiative menacerait les soins médicaux pour la population, a avancé le comité interpartis devant les médias. Elle créerait également d'énormes problèmes pour la médecine vétérinaire, la recherche et l'innovation, l'industrie pharmaceutique et l'agriculture.
>> Lire aussi : L'interdiction de l'expérimentation animale à nouveau soumise au vote
Risques pour la santé
Cette initiative sans nuances représente un risque très concret pour tous ceux qui ont besoin de traitements médicaux dans notre pays, a mis en garde la conseillère aux Etats Johanna Gapany (PLR/FR).
Et de donner quelques exemples: pour les patientes atteintes par le cancer du sein, les anticorps monoclonaux ont été développés grâce à l'expérimentation animale. Dans le cas du sida, l'expérimentation animale a conduit au développement de certaines thérapies anti-rétrovirales. Sans oublier tous les vaccins qui ne seraient pas disponibles en Suisse, contre le Covid-19, la polio, la tuberculose, la méningite.
>> A voir aussi
le sujet du 19h30 sur le lancement de la campagne
A côté de la cible
Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine, a reconnu la conseillère aux Etats Maya Graf (Verts/BL). Il est ainsi urgent de réduire les expériences très et moyennement contraignantes sur les animaux, car elles représentent encore 30% des expériences. Et trop d'animaux sont encore utilisés. Mais cette initiative extrême et irréaliste manque sa cible.
>> A lire aussi : L'initiative contre l'expérimentation animale peine à convaincre
Elle vise une interdiction absolue, ce qui inclut des études d'observation simples qui profitent aux animaux eux-mêmes. Par exemple, les études comportementales des animaux de ferme doivent continuer à être possibles afin d'améliorer les modes d'élevage et d'augmenter le bien-être animal.
Pas constructif
Du côté des défenseurs du bien-être des animaux, on regrette que l'initiative ne propose pas de solutions constructives. "Les images d'animaux qui souffrent nous heurtent et révèlent des dérives. L'utilité de nombreuses expériences sur les animaux est controversée", a souligné la conseillère nationale Martina Munz (PS/SH), également membre du comité central la Protection suisse des animaux.
Mais il existe des alternatives, que la Suisse doit développer. Au lieu de réaliser des tests dermatologiques sur des animaux, il est par exemple possible désormais de réaliser des tests pertinents sur des tissus produits à l'aide d'une imprimante 3D.
ats/hkr