Après les communes de Rolle et de Montreux, après Comparis, les éditions Slatkine ou encore DBS Group, c'est au tour d'un géant de l'automobile de subir les affres d'une attaque informatique. Le groupe zurichois Emil Frey est paralysé depuis mardi, date où il a communiqué l'existence d’un acte de piratage. Certains domaines de son activité opérationnelle ont été entravés.
Emil Frey est le plus grand importateur de voitures d'Europe. Il compte plus de 30 marques sous son escarcelle pour un chiffre d'affaires estimé à près de 13 milliards de francs. C'est lui, notamment, qui distribue les pièces détachées des véhicules.
Les garages en souffrance
L'attaque informatique a bloqué l'accès à tout un tas de services informatiques du groupe. Résultat: impossible de pénétrer dans la base de données menant aux diverses commandes ou rendez-vous. Les employés ont dû revenir au bon vieux stylo et au téléphone. Un message d’alerte est diffusé sur leur site internet.
Pendant ce temps, les clients d'Emil Frey, comme les garages, n'ont plus été livrés. Un professionnel de Bulle, joint vendredi par la RTS, explique qu'il a quatre à cinq clients en attente de la résolution de leurs problèmes. Il se fait livrer habituellement trois fois par jour. Cette semaine, rien. Il lui est donc impossible de réparer des véhicules, de commander une pièce ou d'établir un contrat de vente. Idem pour un autre garagiste contacté à Genève, qui a dû activer des plans B. "Ca a été panique à bord", confie-t-il dans Forum.
Amélioration de la situation
Selon les informations de la RTS, le problème est en passe d'être résolu. Un exemple: le garagiste de Bulle s'est fait livrer ce vendredi après-midi pour la première fois de la semaine. Et il semblerait que les activités reprennent au sein des filiales d'Emil Frey.
Contacté, le groupe zurichois n'a pas souhaité faire de commentaires après sa communication de mardi. On y apprenait qu'il avait informé les autorités compétentes tout en essayant de "trouver des solutions avec des spécialistes internes et externes".
Le groupe a-t-il payé une rançon pour récupérer ses données? A-t-il trouvé un autre moyen de redémarrer ses activités, via une sauvegarde antérieure à l'attaque par exemple? La réponse interviendra probablement dans les jours qui viennent, si les données d’Emil Frey fuitent ou non sur le darknet.
Raphaël Leroy/boi