Marco Chiesa a vertement critiqué la politique énergétique du Conseil fédéral, en parlant devant les délégués réunis dans la halle des fêtes du village du Jura bernois. Selon lui, "la Suisse fonce tête baissée vers la catastrophe". L'assemblée a voté un mandat à sa direction pour des mesures rapides, par 208 voix contre zéro.
"Il est clair que la Stratégie énergétique 2050, fruit des idéologues de la gauche rose-verte, est un échec cuisant", a dénoncé le président de l'UDC Marco Chiesa dans son allocution. "Les représentants de l’économie, de la Confédération et de la science sont unanimes: une pénurie d’électricité est la plus grave menace qui plane sur notre pays."
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Prospérité en jeu
"Et selon la Confédération, nous devons nous attendre à de telles pénuries d’ici deux ou trois ans déjà", a dit le Tessinois, "avec toutes les conséquences désastreuses que cela comporte". Marco Chiesa a égratigné le Conseil fédéral, dont la stratégie "n'en est pas une, mais une navigation écologiste à l'aveugle".
"Un aveuglement qui met en péril notre sécurité d’approvisionnement, tout comme notre prospérité", a ajouté le Tessinois, pour qui l’électricité est la clef de voûte énergétique. "Il n’existe à ce jour pas de concept réaliste ni de personne responsable permettant de garantir la sécurité de l'approvisionnement", a-t-il déploré.
L'UDC veut demander via une pétition à la conseillère fédérale Simonetta Somaruga d'admettre que le sujet doit être une "priorité absolue".
Opinion propre
Les délégués de l'UDC ont ensuite écouté Ueli Maurer, l'un de leurs deux conseillers fédéraux, les entretenir de la situation de la Suisse. Le grand argentier de la Confédération a réaffirmé sa volonté de s'offrir le luxe d'afficher sa propre opinion. Evoquant la crise sanitaire, il a mis en exergue les fractures au sein de la société.
"Une division qui occupera le pays encore longtemps, peut-être autant que les dettes contractées pour surmonter la pandémie", a relevé Ueli Maurer, réitérant son approche critique des décisions prises.
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ats/fgn
Mots d'ordre
Les délégués de l'UDC ont ensuite déterminé leurs mots d'ordre en vue des votations fédérales du 13 février. L'assemblée a rejeté les deux initiatives populaires proposées au peuple, des textes jugés "extrêmes" par Marco Chiesa.
Il s'agit des initiatives "oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine - oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès" et "oui à la protection des enfants et jeunes contre la publicité pour le tabac". Les deux ont été refusées nettement, respectivement par 208 voix contre 2 et 190 contre 11.
La loi sur un train de mesures en faveur des médias, soumise à référendum, a subi le même sort. Les délégués démocrates du centre l'ont balayé par 204 voix contre 3, se montrant sensibles à l'argument de leur comité selon lequel le soutien équivaut à des "millions de cadeaux" à destination des grands éditeurs alémaniques.
Contesté via un référendum de la gauche, la modification de la loi fédérale sur les droits de timbre a trouvé en revanche grâce aux yeux de l'assemblée. Un "projet crucial" pour l'économie et l'emploi, selon la direction de l'UDC. Décrite comme favorable aux PME et aux start-up, elle a été plébiscitée par 210 contre 1.