La vaisselle en "plastique bambou" en vente dans les commerces malgré l'interdiction

Vaisselle en bambou ou en fibres de bambou: derrière ces noms aux accents écolos se cachent souvent du plastique, ou de la mélamine de bambou. Ce type de vaisselle contient des fibres de bambou certes, mais mélangées à des substances nocives pour notre santé, comme le formaldéhyde et la mélamine. Sous l'effet de la chaleur, ces substances migrent ensuite dans les aliments.

Cette vaisselle est interdite en Suisse depuis l'été 2021 par l'Office de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Mais la Fédération romande des consommateurs (FRC) a révélé qu'elle était toujours bien présente dans les commerces, y compris dans des produits pour bébés, lors d'une enquête en automne dernier.

Les commerces n'étaient pas au courant

Lorsque la FRC a vérifié si des commerces vendaient encore de la vaisselle en plastique de bambou, elle a constaté qu'il était encore fréquemment possible d'en acheter, notamment en puériculture.

"Lorsque nous leur avons posé la question, ces magasins nous ont répondu qu'ils n'étaient pas au courant de l'interdiction. C'est là où le bât blesse, parce qu'une loi ne peut être appliquée que si les personnes concernées sont au courant. Visiblement, il y a eu un problème de communication entre les vendeurs et l'OSAV", explique Barbara Pfenniger, responsable alimentation à la FRC. "Le pire, c'est que certains magasins font encore des actions sur cette vaisselle". En ont-ils le droit? "Non", répond-elle.

La résine formaldéhyde mélangée à du bambou ressemble à une matière plastique. Sa surface est un peu plus soyeuse que celle du plastique normal. Les objets non-problématiques sont fabriqués à 100% avec du bambou.

Contacté par la RTS, l'OSAV reconnaît des difficultés à faire appliquer cette nouvelle loi. "Dans le cas présent, il est difficile d'atteindre tous les distributeurs. Cela s'explique par le fait que la vaisselle en bambou est souvent un produit destiné aux enfants, proposé par des commerçants qui ne sont pas spécialisés dans le domaine des biens de consommation. Il en résulte que ces commerçants ne disposent généralement pas des connaissances nécessaires sur les exigences de la législation alimentaire applicables à ces produits."

"Ce sont les chimistes cantonaux et les inspecteurs de l'Office cantonal de la sécurité alimentaire qui font les inspections dans les commerces. Je salue le travail de Genève, qui a fait retirer beaucoup de ces vaisselles. Le problème, c'est que toutes les sortes de magasins sont concernés, en plus de ceux qui spécialisés dans l'alimentaire et la vaisselle. Les magasins de puériculture, de meubles, les kiosques, les supermarchés...", précise Barbara Pfenniger.

Il revient donc aux autorités cantonales de vérifier le respect de cette interdiction. "Il pourrait y avoir plus de contrôles. Cela demande des moyens qu'il faut accorder à ces autorités. Je trouve cela justifié. Nous avons besoin de leur travail pour consommer en toute sécurité."

La Commission européenne et la FRC recommandent de se débarrasser de ces produits.

Sujet radio et propos recueillis par Jérôme Zimmermann

Adaptation web: ms