Actuellement, une personne doit explicitement consentir au don d'organes avant sa mort. Mais le système n'a pas permis de trouver suffisamment de donneurs. Sous l'impulsion d'une initiative populaire, retirée entretemps, le Parlement a adopté en octobre le principe du consentement présumé.
Toute personne qui ne s'y oppose pas activement serait automatiquement considérée comme donneuse d'organes. En l'absence de document attestant de la volonté du défunt, les proches ou une personne de confiance désignée pourront s'opposer au prélèvement si cela respecte la volonté présumée de la personne décédée.
Changement de paradigme
Un tel changement de paradigme doit être soumis au peuple, juge le comité référendaire, qui ne se revendique d'aucune couleur politique. La Consitution garantit à tout être humain le droit à l'intégrité physique et psychique et à l'autodétermination. Ils seraient mis à mal avec la réforme.
Un oui conscient et clair est nécessaire pour toute intervention médicale, poursuit-il. Or "le silence n'équivaut pas à un consentement". Pour le comité, il est irréaliste de penser que toutes les personnes en Suisse pourraient être informées de la nécessité de s'opposer par écrit au don d'organes. Et de craindre une exploitation des personnes socialement précarisées.
Pression sur les proches
Les référendaires critiquent encore la pression mise sur les proches, placés en position d'arbitre. "Un refus de leur part serait immédiatement interprété comme un comportement non solidaire."
Même si toutes les signatures ne sont pas encore attestées, le référendum a de grandes chances d'aboutir. La date de la votation a elle déjà été fixée au 15 mai.
ats/gma
Dons d'organes et transplantations au niveau d'avant pandémie
En 2021, 484 organes de donneurs décédés ont été transplantés en Suisse. Le nombre des dons d’organes et des transplantations a retrouvé son niveau d'avant la pandémie de Covid-19. En fin d'année, 1434 personnes attendaient toujours un organe susceptible de leur sauver la vie.
En 2021 toujours, 72 personnes inscrites sur la liste d’attente pour un organe compatible sont décédées, ainsi que 166 donneurs, indique jeudi Swisstransplant.
L'année a été "riche en défis", ajoute l'organisme. La pandémie a en effet lourdement affecté le personnel spécialisé déjà très sollicité des unités de soins intensifs. Malgré cette situation de stress, les programmes de don d’organes ont pu être maintenus quasiment sans interruption.
L’engagement des spécialistes dans les unités concernées et la sensibilisation de la population au don d’organes ont en outre permis d’augmenter le nombre de donneurs d’organes et de stabiliser le nombre de transplantations. En 2020, 459 organes de donneurs décédés avaient été transplantés, contre 501 en 2019.