En plein Covid, les violences ont augmenté dans les aéroports et avions suisses

Les voyages en avion sont actuellement encadrés par de nombreuses règles sanitaires. Des mesures qui peuvent changer de semaine en semaine. Cela provoque la confusion chez certains passagers qui présentent parfois des documents non valides. C'est ce qu'observent par exemple les agents d'escale de Swissport Genève, qui doivent refuser quatre fois plus d'embarquements depuis le début de la pandémie.

Et les réactions des passagers concernés sont parfois explosives, indique Gary Crosilla, responsable de la communication chez Swissport Genève: "Le personnel fait face de manière de plus en plus récurrente à des agressions verbales, telles que des insultes ou des menaces, mais parfois cela va jusqu'aux agressions physiques."

Et d'ajouter: "Certains de nos agents ont été poussés ou griffés, certains ont même été suivis, après leur service, dans les couloirs de l'aéroport, par des passagers en colère.

Violences à bord des avions

L'augmentation des incivilités s'observe aussi à bord des avions. Le refus du port du masque représente une part significative des cas, rapporte IATA, l’Association internationale du transport aérien.

De son côté, le syndicat suisse du personnel de cabine Kapers a constaté, récemment, dix fois plus de comportements inadaptés. Ce qui inquiète sa présidente, Sandrine Nikolic-Fuss: "En tant que responsable de la sécurité à bord, cette évolution de la situation est vraiment très difficile à gérer. Car, à la base, ce personnel n'a pas été recruté pour gérer une recrudescence de cas violents. Lorsqu'il y a un cas par mois, réparti sur 3000 ou 4000 personnes, c'est beaucoup plus simple que s'il y en un par semaine."

Gérer les passagers indisciplinés

L'augmentation des incivilités a forcé la compagnie Swiss à agir: "Nous avons sensibilisé davantage nos équipages et modifié certains processus à bord", explique la porte-parole Meike Fuhlrott.

Elle précise: "En plus d'un avertissement oral, nous avons par exemple instauré la remise d'un document écrit afin de donner plus de poids aux annonces des membres d'équipage à un stade très précoce déjà."

Swissport Genève, en collaboration avec la police cantonale, a lui aussi renforcé la formation de son personnel dans les techniques de désescalade. L’entreprise a aussi obtenu une augmentation de la fréquence des patrouilles dans les zones de check-in et d’embarquements de l'aéroport de Genève.

Entre 100 et 500 francs d'amendes

Les passagers qui ne se conforment pas aux règles sécuritaires et sanitaires dans les aéroports et les avions risquent une amende pouvant s'élever entre 100 et 500 francs.

Le refus de porter un masque à bord d'un appareil peut conduire devant la justice fédérale. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a condamné tout récemment quatre personnes qui n'ont pas obtempéré aux recommandations sanitaires du personnel de bord.

Leur refus de porter le masque leur a valu une amende de 200 francs ainsi que des frais de procédure. A noter que le MPC est compétent pour toute infraction commise à bord d'un avion immatriculé en Suisse ou qui atterrit sur le territoire helvétique.

En outre, l'Office fédéral de l'aviation civil (OFAC) peut également sanctionner les mauvais comportements: "L'OFAC ne peut pas prononcer des sanctions pour le non respect des règles Covid. Par contre, on se prononce sur des cas concernant la fumée à bord, l'utilisation d'appareil électronique ou le refus de porter la ceinture de sécurité", détaille le porte-parole, Antonello Laveglia. Ici, les amendes prononcées par l’OFAC oscillent entre 100 et 500 francs.

Au sol, c'est la police et la justice des cantons où se trouvent les aéroports qui sont compétentes.

>> Ecouter le sujet du 12h30 sur les sanctions encourues :

Keystone - Christian Beutler

Adaptation web: Mathieu Henderson

Sujets radio: Marc Menichini