Selon le professeur à la Haute Ecole d'ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEI-VD) Nicolas Weber, il y a une "multitude de solutions" pour éviter le risque d'une pénurie d'électricité et atteindre 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050.
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Le Département de l'énergie examine actuellement un rapport élaboré par la Commission fédérale de l'électricité pour développer des centrales à gaz.
"Le gaz naturel est l'une des meilleures solutions actuelles, puisque le réseau est bien développé", estime Nicolas Weber, mardi dans La Matinale. "Il faut surtout continuer de promouvoir des centrales à gaz ou de cogénération qui produisent de l'électricité et de la chaleur avec du biogaz ou du gaz naturel renouvelable."
Avant d'ajouter: "La transition énergétique va demander beaucoup de sacrifices si on souhaite atteindre nos objectifs. (...) Lors des débats sur la stratégique 2050, on n'a jamais entendu parler des centrales à gaz. Mais tout le monde était persuadé qu'on devrait passer par le gaz naturel pour la transition énergétique."
Utiliser le nucléaire
De son côté, la direction du PLR propose de faire tomber l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse.
Une vision que ne partage pas Nicolas Weber, qui est également directeur de l'Institut de génie thermique: "Prendre quinze ans pour construire une nouvelle centrale nucléaire, ce n'est pas pour réaliser la transition énergétique. Au contraire. On doit stopper l'énergie nucléaire tant qu'on n'a pas résolu le problème des déchets. Stopper les centrales nucléaires ne veut pas dire stopper la recherche."
Et d'ajouter: "Mais cela ne veut pas dire qu'on doit fermer les centrales nucléaires demain ou après-demain. On en a encore quatre qui fonctionnent. Si on peut les prolonger de deux à trois ans, c'est une solution. Mais cela ne doit pas être un acquis."
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Nicolas Weber juge "exagérée" la crainte d'un "blackout" en Suisse, même s'il reste prudent: "Il y a trois ans, on ne parlait pas de pandémie... A priori, je ne pense pas qu'on arrivera à cet extrême. Mais on doit tout faire pour éviter cette pénurie: optimiser, diminuer la consommation, sobriété énergétique, changer nos habitudes, développer la recherche appliquée et la formation."
Romaine Morard, Bastien Confino et Sandrine Hochstrasser/vajo