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Des experts de l'ONU dénoncent un racisme systémique en Suisse

Des experts de l'ONU dénoncent un racisme systémique en Suisse. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Des experts de l'ONU dénoncent un racisme systémique en Suisse / Le Journal horaire / 31 sec. / le 26 janvier 2022
Des experts onusiens ont dénoncé mercredi un racisme systémique en Suisse ainsi que le profilage perpétré par la police. Selon eux, la richesse moderne de la Suisse est par ailleurs "directement liée à l'héritage de l'esclavage".

Lors d'une visite d'une dizaine de jours, les experts, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU, ont notamment rencontré un jeune délinquant récidiviste en prison à Pöschwies (ZH). L'affaire du jeune homme "est un exemple fort du racisme systémique", a affirmé mercredi à la presse la présidente du Groupe de travail sur les personnes d'ascendance africaine, l'Américaine Dominique Day.

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Elle dénonce aussi "une culture du déni". De nombreuses personnes "ne voient pas le racisme systémique" et les personnes d'ascendance africaine devraient être associées aux discussions les concernant.

Accords pas respectés

Quelques jours avant l'arrivée de la délégation, les autorités zurichoises avaient annoncé que le régime du jeune délinquant récidiviste le plus médiatisé de Suisse allait être assoupli. Il est enfermé 23 heures par jour dans une cellule individuelle, séparé des autres détenus.

Dans cette affaire, plusieurs accords internationaux sont violés, selon Dominique Day. Le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, avait également dénoncé cette situation.

Profilage et "humiliations"

Plus largement, malgré des initiatives positives, de nombreux problèmes ont été identifiés dans les déclarations préliminaires du groupe de travail. La délégation, constituée aussi de Catherine Namakula et Barbara Reynolds, cible le profilage racial et des "humiliations" de la part des forces de l'ordre.

Elle a rencontré les proches de l'homme tué l'année dernière par la police sur un quai à Morges (VD) et a suivi plusieurs situations similaires. Le groupe de travail estime que les investigations et les poursuites contre les violences policières ne sont pas suffisamment indépendantes.

Rapport prévu dans quelques mois

Parmi les autres reproches, le groupe de travail déplore le manque de reconnaissance du lien de la Suisse avec l'esclavage. Notamment celui des banques. Du harcèlement, des provocations ou des "mesures punitives" sont observées notamment dans les universités et les écoles. Des jeux considérés comme racistes ont notamment eu lieu.

Les experts ont rencontré des personnes d'ascendance africaine mais aussi des représentants des autorités fédérales et cantonales, des forces de sécurité, d'institutions nationales, d'ONG et des individus qui oeuvrent contre le racisme et la discrimination raciale. Le groupe de travail rendra en septembre prochain un rapport au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

ats/gma

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