Plusieurs centres de vaccination, comme celui de Beaulieu à Lausanne, ont récemment annoncé leur fermeture faute de demande. Ce ralentissement net de la vaccination, alors que 77,6% des plus de 12 ans et 69,9% de la population totale est désormais vaccinée, pose des questions sur l'avenir des stocks de la Confédération.
La Suisse possède encore plus de deux millions de doses. Leur date de péremption est encore bonne et elles pourront être administrées dans les prochains mois. Au rythme actuel, il en faudrait encore deux pour les écouler, et ce sans tenir compte du maintien de la baisse du nombre d'injections.
La Suisse n'a utilisé que la moitié de sa commande
La question se pose en revanche pour les quelque 17 millions de doses commandées mais pas encore livrées. Jusqu'ici, la Suisse n'a en effet utilisé que la moitié de sa commande totale de vaccins pour 2021-2022. Elle reste cependant en contact régulier avec les fabricants, a rassuré la cheffe de la section Contrôle de l'infection de l'OFSP Virginie Masserey vendredi dans La Matinale de la RTS.
"Si on n'en a pas besoin tout de suite, on peut discuter de les faire livrer à une date ultérieure, ce qui permet de mettre des doses à disposition d'autres pays qui en auraient besoin maintenant", a-t-elle expliqué. Moderna confirme: la Suisse peut reporter certaines quantités d'un trimestre à l’autre et ces doses sont allouées à d'autres pays en attendant.
Acompte estimé à 20%
En revanche, si la Suisse n'avait définitivement plus besoin d'une quinzaine de millions de doses, elle perdrait l'acompte qu'elle a payé au moment de passer le contrat, reconnaît Virginie Masserey. Le montant en question est tenu secret, tout comme l'ensemble des contrats. Mais pour l'ONG Public Eye, il est possible de l'estimer en se fiant à ceux conclus avec l'Union européenne, qui prévoyaient un acompte de 20% pour Moderna et Pfizer.
"Si on parle de 20%, de 15 millions de doses et de 20 francs en moyenne la dose, la Suisse a donc payé quelque 60 millions, rien que pour l'acompte", calcule Patrick Durisch, de l'ONG Public Eye. "Cela fait quand même cher le principe de précaution. Pourquoi en avoir commandé autant?", se demande-t-il, appelant à davantage de transparence.
Sujet radio: Sandrine Hochstrasser
Adaptation web: Vincent Cherpillod