Face à l'afflux de migrants afghans, le canton de Saint-Gall ouvre un nouveau centre d'enregistrement
C'est un scène désormais quotidienne à la gare de Buchs (SG). Dès l'aurore, les gardes-frontières interpellent des migrants à l'arrivée du train de nuit en provenance de Vienne. La plupart d'entre eux sont de jeunes hommes en provenance d'Afghanistan.
En juin dernier, environ 50 de ces migrants afghans ont été arrêtés à la frontière avec l'Autriche. Ils étaient un peu plus de mille à la fin de l'année.
Les autorités saint-galloises évaluent la situation de semaine en semaine: "Nous avons constaté que les arrivées ont tendance à être moins nombreuses en début de semaine et qu'elles augmentent jusqu'à 50 par jour vers la fin de la semaine", explique Simon Bless, chef des opérations de la police saint-galloise.
La France ou le Royaume-Uni comme destination finale
Depuis le début du mois janvier, un nouveau centre a ouvert ses portes dans le canton, afin que ces migrants soient enregistrés, selon les directives des accords Schengen-Dublin.
Les autorités saint-galloises espèrent ainsi permettre un traitement plus rapide des dossiers.
Nombre de ces migrants ont déjà transité par un autre pays européen et n'ont pas l'intention de demander l'asile en Suisse. Ils préfèrent souvent poursuivre leur route vers la France ou la Grande-Bretagne où ils estiment avoir plus de chance d'être accueillis, explique le Secrétariat d'Etat aux migrations.
"Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le retour des talibans n'a pas eu d'impact direct sur la poursuite de ces parcours migratoires mais il semble que depuis lors, les pays européens accordent peut-être davantage protection aux citoyens afghans", détaille Lukas Rieder, porte-parole du Secrétariat.
Des migrants qui n'attendent pas la fin de la procédure
Dans les faits, beaucoup de ces migrants ont déjà déposé une demande d'asile dans un autre pays que la Suisse et devraient normalement y être reconduits. Le problème réside dans le fait que nombre d'entre eux poursuivent leur route avant la fin de leur procédure Dublin.
"Parce que cette procédure Dublin peut durer jusqu'à 8 semaines, nous ne pouvons pas garder ces migrants ici. Alors, le placement en centre ici est, dans ce sens, facultatif et on constate souvent qu'ils choisissent de ne pas rester et de continuer leur parcours", ajoute Lukas Rieder.
Pour l'instant, les arrivées quotidiennes se poursuivent à Buchs. La Confédération ne s'attend néanmoins pas à ce qu'elles continuent d'augmenter dans les mois à venir.
Séverine Ambrus/ther