Est-ce enfin la lumière au bout du tunnel ou assiste-t-on à nouveau à un simple reflux avant une nouvelle vague de coronavirus? Si la question reste ouverte et si le gouvernement plaide toujours la prudence, c'est bel et bien un optimisme palpable qui s'est emparé de Berne.
En effet, dès jeudi, l'obligation du télétravail et les quarantaines seront abolies. Dès le 17 février, ce sont même les certificats Covid et les masques qui pourraient, pour un temps au moins, disparaître de nos vies.
>> Lire également dans le détail les annonces du Conseil fédéral : Fin du télétravail et des quarantaines, consultation pour un arrêt anticipé des mesures - Le détail des annonces du Conseil fédéral
"Le premier pas vers la sortie"
Interviewé mercredi soir sur la RTS, Ignazio Cassis rappelle que "tout n'est pas terminé" mais veut toutefois voir dans la situation actuelle "un premier pas vers la sortie".
Empruntant le vocabulaire de l'armée, le Tessinois évoque "une démobilisation", qu'il s'agit d'effectuer "de manière ordonnée". Une action qui n'a d'après lui rien d'une sinécure, dans un pays décentralisé et fédéraliste comme la Suisse.
"Si vous avez fait votre service militaire, vous savez qu'on entre dans la mobilisation et puis, qu'un ou deux jours avant la fin, on commence la démobilisation, afin que l'entrée et la sortie soient faites de manière organisée, sans créer de problèmes (...) c'est un peu plus compliqué sur la base d'un pays fédéraliste, car il s'agit de s'assurer que les cantons prennent la relève de ce que la Confédération arrête de faire", explique-t-il.
Des points à améliorer pour la prochaine fois, mais pas que
Si, pour Ignazio Cassis, il est encore prématuré d'établir un bilan de crise, celle-ci n'étant pas encore de facto terminée, il juge toutefois que certains enseignements peuvent déjà être tirés de ces deux dernières années.
Face à lui sur le plateau d'Infrarouge, Didier Trono, virologue à l'EPFL et membre de la Task Force, et Casimir Platzer, président de GastroSuisse, n'ont d'ailleurs pas manqué de souligner les lacunes du pays dans cette gestion de crise: "Manque de masque, de matériel pour les tests, problèmes d'infrastructures, difficultés dans la récolte de données, communication défaillante entre la Task Force et le Conseil fédéral" ont entre autres fait partie des griefs.
"Aucun de ces points n'est banal et chacun d'entre eux doit faire partie de l'évaluation", leur a répondu le ministre PLR, avant d'ajouter: "il faut également comprendre quels points doivent être élaborés en tant que leçons apprises pour la prochaine crise mais aussi quels points doivent devenir une part intégrante du système de santé actuel, sans attendre. Je pense par exemple ici à la numérisation du système de santé."
"Une faiblesse de la Suisse? Sa gestion"
Pour le président de la Confédération, ces lacunes bien réelles ont d'ailleurs encore une fois été amplifiées par la décentralisation et ce système politique si propre à la Suisse.
"S'il y a une faiblesse de la Suisse, c'est vraiment dans la gestion. Nous sommes tellement décentralisés, tellement habitués à cette démocratie participative, à cette liberté d'expression, que ce n'est pas optimal", a-t-il expliqué.
Et de conclure, comme un présage: "Il est trop tôt pour le bilan, mais je pense qu'une fois la crise passée, on en parlera encore dans les 2 à 3 prochaines années pour en tirer les bonnes leçons".
Tristan Hertig
Des visites diplomatiques slovaques et italiennes attendues en Suisse
La pandémie a également réduit considérablement les voyages diplomatiques au cours des deux dernières années. Mardi soir, un téléspectateur a rappelé au président de la Confédération que la dernière visite en Suisse était celle du Ghana en 2020 et lui a demandé qui était attendu cette année.
"Je crois que je peux vous le dévoiler, car c'est programmé. Ce sera la Slovaquie cette année et probablement, car on attend une réponse définitive, l'Italie", lui a répondu Ignazio Cassis.