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Les centres médicaux privés, une manière de "s'adapter aux exigences de 2022"

L'invité de La Matinale (vidéo) – Pascal Locatelli, directeur de la clinique médicale Volta
L'invité de La Matinale (vidéo) - Pascal Locatelli, directeur de la clinique médicale Volta / La Matinale / 10 min. / le 3 février 2022
L'ouverture de centres médicaux privés connaît un véritable essor depuis quelques années. Pascal Locatelli, à la tête des cliniques Volta, défend une vision contemporaine de la prise en charge médicale: "On s'adapte à l'année 2022 et aux demandes actuelles des patients."

Les centres médicaux privés peuvent-ils faire un effet d'appel d'air, en encourageant les patients à consulter pour des maux bénins? "On n'amène pas de nouveaux médecins, on réunit les forces qu'il y a sur place. Et on répond surtout à un besoin, avec 120'000 patients traités sur une année dans le canton de Neuchâtel", rétorque Pascal Locatelli, dont les cliniques Volta se multiplient sur territoire neuchâtelois et ailleurs, jeudi dans La Matinale de la RTS.

Si les soins dispensés "ne sont pas meilleurs qu'à l'hôpital", c'est en revanche dans l'attention au patient que les centres de soins font la différence. "On sait que si un patient repart mécontent, il ne reviendra plus et nous on a besoin de lui pour vivre", souligne le directeur des centres médicaux privés, dont le dernier-né, celui des Cadolles, s'est ouvert lundi à Neuchâtel.

Selon lui, la clause du besoin, selon laquelle les cantons établissent le nombre de professionnels de la santé autorisés, doit également être révisée: "Ces listes ne sont pas à jour et ne sont plus le reflet de la réalité, notamment en ce qui concerne le besoin en médecins généralistes", argue-t-il.

"Machine à fric"?

Alors que des voix critiques dénoncent dans le fonctionnement des centres médicaux privés un modèle où les questions économiques prédominent, Pascal Locatelli se défend avec véhémence d'être à la tête d'un réseau qui "fait du fric".

La santé est le deuxième secteur économique de Suisse derrière la formation, rappelle l'ancien infirmier anesthésiste. "En cinq ans, je n'ai jamais touché de dividences. Ce qu'on fait, c'est faire vivre du monde, avec 350 personnes qui travaillent dans notre groupe", fait-il valoir. Et sans prestations d'intérêt général - telle que les perçoit le secteur public - le privé doit au contraire essuyer seul la moindre perte. "C'est déjà un combat d'équilibrer nos comptes", affirme l'entrepreneur.

Nouvelles exigences de la patientèle

Ainsi, les deux dernières années de pandémie de Covid-19 ont été difficiles: cessation d'activité, personnel mis à disposition des hôpitaux publics sur demande de l'Etat. "Dans le privé, on a fait d'énormes pertes", souligne Pascal Locatelli.

Et si les centres médicaux sont en plein essor, c'est qu'ils répondent à une demande actuelle. "Aujourd'hui, le patient veut être pris en charge immédiatement, qu'on réponde au téléphone quand il appelle au lieu de tomber sur un répondeur. Et il veut un rendez-vous si possible dans la journée. On s'adapte à l'année 2022", résume le directeur.

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Katharina Kubicek

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