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La révision de l'ordonnance sur les épizooties fâche les propriétaires de forêts

Un sanglier en forêt. [DPA/Keystone - Lino Mirgeler]
Berne prévoit de réviser l'ordonnance sur les épizooties / La Matinale / 1 min. / le 4 février 2022
La Confédération prévoit de réviser l'ordonnance sur les épizooties, afin de prévenir l'apparition en Suisse d'un virus d'origine animale. Mais l'association de propriétaires Forêt Suisse s'oppose à des mesures qu'elle juge radicales.

Une consultation sur la révision de l'ordonnance sur les épizooties (soit une maladie affectant brutalement un grand nombre d'animaux dans une région donnée) vient de se terminer, le 31 janvier. Celle-ci vise notamment à maintenir l'équivalence avec le droit européen sur la santé animale et doit compléter la liste des épizooties réglementées.

La révision prévoit de pouvoir restreindre le trafic des animaux, des personnes et des marchandises en provenance d’une région contaminée. Mais aussi de permettre au vétérinaire cantonal d'interdire l'accès à certaines zones forestières en Suisse dans certains cas, notamment lors de constat de peste porcine chez des sangliers.

"Atteinte à la liberté économique"

Il s'agit d'éviter que le virus touche les porcs domestiques. Mais cette disposition inquiète les propriétaires forestiers et certains professionnels, qui craignent de perdre leur outil de travail. L'association Forêt Suisse redoute de voir des pans entiers de forêt bouclés pendant plusieurs années.

"La fermeture des forêts peut constituer une atteinte à la liberté économique des détenteurs de la forêt", estime Paolo Camin, responsable du secteur économique de Forêt Suisse. "Les entreprises ne peuvent plus l'exploiter et ça peut même aller jusqu'à deux ans!"

De son côté, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) estime que cette révision est nécessaire, car le risque d'apparition de ce virus en Suisse est élevé. Il a d'ailleurs été découvert le mois dernier dans le nord de l'Italie.

Protéger les cheptels

"L'idée de ces modifications, c'est de prévenir les mouvements des sangliers et la propagation de l'épizootie dans ces zones", explique Camille Luyet, collaboratrice scientifique à l'OSAV. D'autres mesures moins restrictives sont possibles, comme le fait d'interdire aux promeneurs de quitter les sentiers, ou encore de les obliger de tenir les chiens en laisse, détaille-t-elle.

La Confédération va maintenant préciser les contours de ces modifications sur la base des retours de la consultation. L'objectif principal est de mieux protéger le cheptel suisse contre les épizooties.

Marie Giovanola/jop

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