"Pour moi c’est très important d’avoir plus de femmes dans l’armée. Car de nombreuses études le prouvent: les équipes mixtes ont des résultats meilleurs que des équipes non-mixtes. C’est un atout pour l’armée et c’est une chance pour les femmes", affirme la cheffe de la Défense.
Viola Amherd vante notamment la possibilité pour les femmes qui s’engagent de prendre rapidement "des responsabilités à un jeune âge et de pouvoir profiter de nombreuses formations".
D’ailleurs, si elle avait elle-même 18 ans aujourd’hui, elle songerait à s’engager: "Quand j’étais jeune, on n’avait pas la possibilité en tant que femme de faire le même service militaire que les hommes, c’était uniquement un service d’assistante, et ça je n’aurais pas aimé. Mais maintenant, avec tout ce que je sais de l’armée et avec les possibilités qu’elle offre de formation, pourquoi pas?"
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Journée d’orientation bientôt obligatoire
Plus de femmes à l’armée, c’est donc une véritable priorité pour la conseillère fédérale. Depuis son entrée en fonction, elle se réjouit d’avoir déjà fait augmenter de 0,7 à 0,9% l’effectif féminin. "On a encore beaucoup à faire pour atteindre notre objectif de 10% de femmes dans 10 ans. Mais le chef de l’armée, Thomas Süssli, soutient à fond ce but", affirme-t-elle.
Après un postulat de la droite, le Conseil fédéral a déjà donné un préavis favorable à l’obligation pour toutes les jeunes femmes du pays de suivre la séance d’information sur le service militaire. "C'est un peu lourd à réaliser, parce qu'il faut changer la Constitution pour rendre obligatoire cette journée d'orientation à toutes, mais on est en train de préparer ça", a expliqué la Valaisanne. Pour autant, il n'est pas question de rendre obligatoire le service militaire pour les femmes.
Améliorer aussi l'attrait pour les hommes
La question de l'attrait de l'armée se pose cependant de façon plus pressante encore pour les hommes. Les cours de répétition sont en effet de plus en plus désertés par les militaires.
Consciente du problème, Viola Amherd entre en matière sur des changements profonds, comme rendre plus flexible l'obligation de servir. "On veut des changements parce qu'on doit avoir une meilleure conciliation entre service militaire, profession, famille, et études. On est en train de prendre des mesures, de faire des propositions dans ce sens." Des propositions qu'elle soumettra bientôt au Parlement. Avec la certitude qu'elles trouveront un écho positif, dit-elle.
Mise au Point/Nathalie Ducommun/ami
La cheffe des Sports aurait préféré des JO en Suisse plutôt qu’à Pékin
Interrogée sur les critiques politiques et sur le choix du CIO d’avoir organisé ces Jeux à Pékin, la conseillère fédérale répond sans détour: "Le comité olympique doit prendre ses décisions lui-même. On aurait eu la possibilité d’organiser des Jeux en Suisse, mais la population n’a pas voulu, c’est difficile dès lors de critiquer les choix en faveur d’autres pays".
Et la ministre des Sports de souligner l’importance d’élire des lieux où, contrairement à Pékin, il règne une tradition du sport d’hiver: "Moi j’aurais eu envie que les Jeux olympiques se déroulent en Suisse ou dans un pays européen, là où il y a la tradition du sport d’hiver. C’est quelque chose qui est très important au niveau émotionnel pour les athlètes."