Rien qu'en Suisse romande, les pratiques varient du tout au tout. Ainsi, les cours obligatoires ont été abandonnés dans le Jura et à Berne alors que Neuchâtel, le Valais et bientôt Fribourg les ont ressuscités. A Genève ou dans le canton de Vaud, l'obligation ne concerne que certains types de chiens.
Les modalités diffèrent également fortement. Les cours peuvent durer cinq, six ou huit heures et être suivis d'un examen théorique et/ou pratique pour celles et ceux qui n'ont jamais eu de chien ou qui n'en ont plus eu depuis 10 ans.
"Le système aura toujours ses limites"
Pour Cyril Ganne, éducateur canin à St-Léonard (VS), la solution parfaite n'existe pas: "Il ne faut pas s'attendre à ce que des objectifs soient acquis, parce qu'on a un trop gros volume de travail pour être compatible avec (une formation de) 6 heures. Le problème, c'est que le système aura toujours ses limites: on va avoir des gens qui vont percevoir la nécessité d'éduquer leur chien et d'autres dont le seul objectif est d'avoir leur attestation pour être en conformité", explique-t-il.
Pour cet éducateur, l'arsenal législatif est donc insuffisant en Valais, surtout qu'il est dénué de plan de cours établi: "C'est à la libre appréciation de chaque éducateur de transmettre les enseignements qui lui semblent importants", détaille-t-il.
Eric Kirchmeier, vétérinaire cantonal en Valais, concède qu'il ne s'agit pas de "l'idéal" mais évoque "le fruit d'un compromis".
"On a essayé de trouver un compromis, qui peut être critiquable, mais c'est un compromis où on a voulu avoir le meilleur rapport entre l'efficacité et la contrainte", plaide-t-il. A noter que le Valais, comme les autres cantons, garde toujours la possibilité d'imposer des cours, une muselière, une confiscation du chien ou même une euthanasie, en cas de besoin avéré.
Neuchâtel plus exigeant
Ces possibilités législatives n'empêchent pas le canton de Neuchâtel de se montrer plus exigeant, avec 8 heures de formation obligatoire et un examen. Car du moment que les cours sont imposés, autant qu'ils soient le plus sérieux possible, justifie Pierre-François Gobat, le vétérinaire cantonal neuchâtelois, qui a pu engager une personne à 50% pour encadrer ces formations.
"Nous avons voulu apprendre des problématiques qui s'étaient posés pendant les cours fédéraux, notamment avec les critiques sur la qualité des personnes qui donnaient ces cours. On a donc renforcé les exigences vis-à-vis des éducateurs et éducatrices, qui doivent être agréés par notre service avant de pouvoir donner ces cours", développe-t-il, en précisant que des personnes se sont vu refuser l'agrégation.
Entre la rigueur appliquée à Neuchâtel et la souplesse dans le canton du Valais, Fribourg devra choisir son modèle au moment d'élaborer sa loi sur les cours obligatoires.
Romain Carrupt/ther