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Les HUG font le bilan des thérapies anticorps pour lutter contre le Covid-19

Covid-19: Des anticorps administrés très tôt permettent une guérison rapide des patients à risque traités aux HUG
Covid-19: Des anticorps administrés très tôt permettent une guérison rapide des patients à risque traités aux HUG / 19h30 / 2 min. / le 21 février 2022
Aux HUG, une thérapie à base d’anticorps monoclonaux est administrée à certains patients infectés par le Covid-19. Implémenté en juin 2021, le traitement a pour but d’assurer une protection contre les formes sévères de la maladie.

Mandatés par l'OFSP et la direction générale de la santé de Genève, les HUG ont lancé en juin dernier une thérapie à base d’anticorps monoclonaux, destinée à lutter contre les formes sévères du Covid-19.

"C’est une thérapie spécifique qui s’attaque à la protéine spike du SRAS-CoV-2 et qui empêche le virus d’entrer dans la cellule. Le traitement remplace les anticorps qu'on ne produit pas ou pas assez rapidement", a expliqué dans le 19h30 de la RTS la professeure Alexandra Calmy, médecin adjointe au service d'infectiologie des HUG.

La perfusion d’anticorps monoclonaux doit être administrée maximum cinq jours après le début des premiers symptômes du Covid-19. Le but? Permettre une guérison rapide des patients à risque et éviter l’hospitalisation.

Personnes à risque

Les patients éligibles à cette thérapie doivent remplir des conditions spécifiques. Premièrement, avoir été testés positifs au Covid-19 au moyen d’un test PCR. Ils doivent aussi répondre aux critères de la liste des patients jugés à risque, pouvant développer une forme de Covid long ou sévère. Par exemple les individus souffrant de déficit immunitaire, les femmes enceintes non vaccinées et les personnes âgées de plus de 80 ans.

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"Nous avons une base de données sur le canton de Genève des personnes positives au virus. Nous regardons qui est éligible au traitement et nous prenons contact avec les individus concernés", détaille Hervé Spechbach, médecin responsable de l'unité d'urgence ambulatoire.

Carolyn Prod'hom fait partie de ces patients. La jeune femme a contracté le virus en novembre, trois semaines avant son accouchement. "J’avais pris la décision de ne pas me vacciner pendant ma grossesse. Quand j’ai attrapé le Covid, les HUG m’ont appelé et proposé ce boost d’anticorps. J'avais le rhume, la toux, une perte du goût et de l'odorat… Pour mon bébé, j'ai préféré accepter cette perfusion. Trois jours après je n’avais presque plus de symptômes, donc je suis satisfaite", témoigne la maman au 19h30.

Résultats positifs

Plus de 550 personnes ont reçu ce traitement au cours des trois derniers mois. Il peut être renouvelé à chaque infection au Covid-19, avec des adaptations, puisque les anticorps utilisés pour traiter les patients atteints du variant delta diffèrent de ceux utilisés contre Omicron.

Les premières conclusions sont positives, avec une rapide amélioration des symptômes pour les personnes à risque, permettant aussi de canaliser l’afflux des patients à l’hôpital. "L’impression sur le terrain est que les symptômes disparaissent généralement deux jours après le traitement. On a eu peu d’effets secondaires et aucun patient n’a été hospitalisé à la suite de cette thérapie", résume Hervé Spechbach.

Si le traitement est innovant, il reste néanmoins coûteux et destiné à une frange spécifique de la population. "L'espoir pour les personnes qui sont moins à risque reste les traitements oraux, très attendus en Suisse. Ils seront plus faciles à stocker et à administrer, et pourront aussi être distribués en pharmacie", conclut Alexandra Calmy.

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Sujet TV : Chloé Steulet
Adaptation web : Sarah Jelassi

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