Il pourrait manquer un demi-million de travailleurs et travailleuses à la Suisse d’ici 2030. De quoi relancer l’intérêt pour les plus de 50 ans, qui souffrent de nombreux a priori négatifs de la part des entreprises.
Certaines ont d'ailleurs déjà franchi le pas, comme la société d’audit et de conseil Deloitte, qui a placé une cinquantaine d’offres d’emploi sur une plate-forme de recrutement spécialement consacrée aux plus de 50 ans.
Plus motivés et fidèles
Pour Jean-François Lagassé, associé chez Deloitte, les seniors se révèlent précieux pour une entreprise, notamment en termes d'expérience.
"Ils sont normalement hautement qualifiés. Ils nous aident à résoudre des problèmes complexes que nos clients nous demandent de résoudre pour eux. Et on a découvert même que ce sont des gens qui sont probablement plus motivés parce qu'ils arrivent à se réinsérer dans le marché du travail. Et normalement plus fidèles car c'est probablement un de leurs derniers emplois avant de prendre leur retraite."
Chez Adecco aussi, on remarque que le changement s'amorce peu à peu. "Nous constatons que notamment au niveau des propositions de missions temporaires ou de CDD, nos clients, les entreprises, font moins la fine bouche par rapport au profil senior", souligne Gilles Duret, consultant chez Adecco. "Là, on a un regard plus attentif sur les compétences car nous avons une population qui est tout de suite intégrée dans l'entreprise de par ses compétences. Et l'âge vient au second plan."
Mais pour induire un vrai changement, il faudra certainement d'autres incitations, notamment en termes de cotisation à la prévoyance professionnelle.
Sylvie Belzer/fgn