Cette catégorie des "sans emploi et sans formation" a été inventée dans les années 90 pour éviter que ces jeunes qui sortent du système deviennent invisibles pour les statistiques. Une catégorie aujourd'hui largement utilisée par les gouvernements et les organisations internationales sous l'acronyme NEET (Not in Education, Employment or Training).
La Suisse, en comparaison internationale, a très peu de jeunes "hors système". Le secret de la réussite de l'insertion professionnelle réside dans le système de formation helvétique et plus précisément dans l'apprentissage.
Mais toutes les régions de Suisse ne sont pas exemplaires, comme l'explique José Ramirez, économiste du travail: "A Genève, par exemple, où on a des statistiques très fiables depuis quelques années, on a la proportion la plus faible de Suisse de jeunes qui se forment après l'école obligatoire dans l'apprentissage, alors que du côté de Saint-Gall, le taux sera beaucoup plus élevé." Pour le spécialiste, on est "un peu moins bons du côté romand que du côté alémanique".
En diminution partout ces dernières années
Il y a en revanche un mouvement qui est comparable dans toute la Suisse: le nombre de 15-29 ans sans emploi et sans formation est en diminution partout ces dernières années.
Le facteur "femme" explique en partie cette évolution. Sous ce label "jeunes sans emploi et sans formation" se cachent également des femmes au foyer. "On s'est concentré sur le groupe des personnes non actives" (dans le monde professionnel, ndlr.), détaille Thierry Murier, collaborateur scientifique à l'OFS. "Et on constate un recul du nombre de personnes - essentiellement des femmes - qui ont indiqué 'responsabilité familiale' - donc la garde d'enfants - comme raison de non-activité."
Plus de femmes ont donc intégré le marché du travail ces dix dernières années. Alors que les femmes étaient majoritaires (à 58%) parmi les NEET en 2010, elles sont désormais minoritaires à moins de 46%.
Cynthia Racine/ebz
Moins de jeunes migrants en préapprentissage d'intégration l'an dernier
Moins de migrants ont suivi un préapprentissage d'intégration, en partie à cause de la pandémie. Au total, 837 jeunes y ont participé en 2020-2021, contre 867 un an plus tôt. Environ 60% ont ensuite pu démarrer un apprentissage.
L'an dernier, 722 personnes ont terminé la 3ème édition du programme pilote de préapprentissage d’intégration (PAI), contre 737 lors de l'édition précédente, indique lundi le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Le taux d'interruption de 14% est comparable à celui de la formation professionnelle initiale.
Situation sanitaire en cause
Le PAI prépare les participants en un an à l'accès à une formation professionnelle initiale. A l'issue du programme, 491 personnes ont commencé un apprentissage aboutissant à une attestation fédérale de formation professionnelle ou à un certificat fédéral de capacité. Elles étaient 514 lors de l'édition précédente.
La participation en léger recul s'explique probablement par la situation sanitaire, selon le SEM. Mais aussi et surtout en raison du nombre relativement faible des demandes d'asile déposées ces dernières années. L'effectif des participants au PAI devrait donc temporairement baisser au cours des prochaines éditions, selon lui.