Jura et Neuchâtel ont été les plus fervents défenseurs de ce paquet d'aide. Le oui y a atteint 64,9%, respectivement 63,2%. Les citoyennes et citoyens de Fribourg (57,4%), Vaud (57,1%) et Genève (56,7%) ont également glissé un bulletin clairement favorable dans les urnes. Bâle-Ville et Uri ont été les deux seuls cantons alémaniques à soutenir le projet, par 55,3%, respectivement 50,5%.
Le Valais s'est quant à lui rangé dans le camp des opposants. Quelque 53,3% de la population a rejeté le projet. Le Tessin l'a également repoussé par 52,9%. Dans le canton de Berne, plus d'une personne sur deux (58%) a aussi dit non à l'aide aux médias. Zurich a aussi rejeté le paquet par 54,7%. Toutefois, les capitales de ces deux cantons ont dit oui par 64,3% et 58,8%.
L'opposition a été quasi unanime Outre-Sarine. Schwyz et Appenzell Rhodes-Intérieures ont massivement rejeté le projet avec 66,4% de non. Ils sont suivis de près par Thurgovie (65,6%), St-Gall (64,4%) et Argovie (64%). Les Grisons ont moins nettement rejeté le paquet en votation (52,7%).
Au total, quelque 1,3 million d'électeurs ont glissé un non dans les urnes. Le camp du oui a réuni environ 1,08 million de votes. La participation s'est élevée à environ 44% des votantes et des votants.
Indépendance des médias
Le projet prévoyait une aide totale de 151 millions de plus par an. Le comité référendaire, soutenu par la droite, y voyait surtout un gaspillage de l'argent du contribuable. Le subventionnement aurait avant tout profité aux grandes maisons d'édition, comme TX Group, CH-Media, Ringier ou Hersant, selon lui. Les opposants ont également mis en question l'indépendance des médias.
L'autonomie des journalistes n'est aucunement remise en cause, a réfuté la conseillère fédérale en charge de la communication Simonetta Sommaruga. Le projet s'appuie sur des instruments éprouvés et en place depuis longtemps, qui n'ont jamais fait naître de soupçons sur le travail des médias.
Soutenue par la gauche et les éditeurs, Simonetta Sommaruga a tenté de défendre une branche en difficulté face à l'exode des recettes publicitaires vers Google ou Facebook. La presse écrite aurait disposé d'un total de 120 millions, soit 70 millions de plus, pour la distribution des titres et les médias en ligne d'une enveloppe de 30 millions pour leur transition numérique. Ces aides auraient été limitées à sept ans.
Quelque 23 millions supplémentaires étaient destinés aux agences de presse, aux écoles de journalisme et au Conseil suisse de la presse. Les radios et les télévisions privées auraient obtenu 28 millions de plus. Ce pan, illimité dans le temps, aurait été tiré de la redevance ratio-TV.
ats/vkiss