L'apiculture est en plein essor dans les villes et l'augmentation incontrôlée des populations d'abeilles domestiques exerce une pression croissante sur les pollinisateurs sauvages. La biodiversité urbaine est ainsi menacée, indique lundi le WSL, qui estime que l'apiculture urbaine "nécessite une meilleure réglementation".
Les chercheurs ont comparé le nombre de ruches dans 14 villes suisses avec les quantités de plantes à fleurs dans les environs entre 2012 et 2018. Ils ont constaté que le nombre de ruchers avait presque triplé au cours de cette période, passant de 3139 à 9370, et que l'offre en ressources florales est insuffisante pour couvrir les besoins des abeilles.
Densité de ruches trop élevée
"Le message clé de nos résultats est que les espaces verts urbains ne peuvent pas absorber la densité actuelle de ruches", souligne Joan Casanelles Abella, un des auteurs de l'étude. Ces résultats confirment une tendance similaire observée dans d'autres villes européennes telles que Paris, Berlin et Londres.
"Lorsqu'on dépasse la capacité de charge d'un système, on épuise automatiquement toutes ses ressources. Les autres organismes qui dépendent de ces mêmes ressources en souffrent à leur tour", explique le biologiste. La pénurie touche donc aussi les abeilles sauvages et tous les insectes qui se nourrissent des mêmes plantes.
Limite dépassée en ville
Sur les 600 espèces d'abeilles sauvages de Suisse, environ 45% sont considérées comme menacées. Les villes peuvent abriter une diversité étonnamment élevée d'espèces d'abeilles sauvages, 164 dans le cas de Zurich, selon une autre étude du WSL.
Selon une étude scientifique britannique, 7,5 ruches par km2 d'espace vert est une limite appropriée pour une densité de ruches durable. En Suisse, cette valeur est observée en milieu rural, mais elle est fréquemment dépassée en ville.
ats/gma