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Check-up des partis: en souffrance, le PS mise sur l'hyperactivisme politique

Pierre Nebel, correspondant à Berne, fait le point sur le bilan du Parti socialiste à mi-législature
Pierre Nebel, correspondant à Berne, fait le point sur le bilan du Parti socialiste à mi-législature / 19h30 / 2 min. / le 18 février 2022
Deuxième force politique du pays, le PS a le souffle court depuis plusieurs législatures. Pris à la gorge par leurs alliés écologistes, les socialistes multiplient les référendums et les initiatives pour maintenir leur rang lors des élections fédérales de 2023. Les deux formations de gauche ont entamé une thérapie de couple, mais la crise conjugale ne fait peut-être que commencer.

L'EXAMEN

Cette législature est éprouvante pour le PS. Ce dernier a beau se présenter comme super écolo, l’électorat lui préfère les Verts. Pour preuve, la saignée qui affecte les socialistes dans les cantons. Le parti a laissé filer pas moins de 31 sièges dans les Parlements des 13 cantons qui ont renouvelé leurs autorités depuis les dernières élections fédérales. Dans le même temps, la poussée de croissance du Parti écologiste est quasi indécente: +41 élus en deux ans.

Parallèlement, les thèmes traditionnels du PS - chômage, économie, assurance maladie, … - préoccupent un peu moins que par le passé, comme en témoignent la prise de température la plus récente réalisée par l’institut Sotomo auprès des électrices et électeurs. A l’automne 2020, la pandémie avait bien fait remonter les craintes liées à la situation économique, mais celles-ci se sont vite estompées. De même, les hausses modérées de primes de ces dernières années ont atténué les angoisses de la population sur ce point.

Mais attention, le PS n’est pas en état de mort cérébrale, loin de là. Depuis les dernières élections fédérales, il a déjà remporté deux victoires devant le peuple, certes mineures. En septembre 2020, la Suisse a refusé l’augmentation des déductions fiscales pour frais de garde et elle vient de rejeter l’abolition du droit de timbre d’émission. Et les socialistes ne comptent pas en rester là puisqu’ils viennent de lancer le référendum contre un autre projet fiscal: la suppression partielle de l’impôt anticipé.

Mais la mère de toutes les batailles, c’est le référendum contre le projet AVS 21, dont la mesure phare est le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. La prévoyance vieillesse reste d’ailleurs une préoccupation majeure de la population. Un triomphe sur cet objet pourrait redonner une nouvelle jeunesse au deuxième parti du pays en vue des élections fédérales de 2023. D’autant plus que les socialistes rêvent déjà de torpiller une autre réforme défendue par la droite, celle du 2e pilier.

Fringant, le PS compte aussi dicter l’agenda de la seconde partie de la législature. De nombreuses initiatives issues de ses rangs ou soutenues par lui sont en projet, en phase de récolte des signatures ou ont été déposées. Le parti propose notamment de verser une 13e rente AVS, de plafonner les primes maladie à 10% du revenu ou de garantir un accueil extrafamilial des enfants abordable. Il s’est également allié aux Verts pour exiger un fonds climatique alimenté par la Confédération.


LE DIAGNOSTIC

Le PS est en forme moyenne actuellement. Mais rien n’est joué et sa cure vitaminée pourrait peut-être lui permettre de reprendre du poil de la bête. Les socialistes espèrent briser la tendance de long terme, retrouver leur vigueur d’antan et consolider ainsi leur statut de deuxième force électorale au niveau national.

L’enjeu ultime, c’est le maintien du second siège PS au Conseil fédéral. Une déconvenue à l’automne 2023 assortie d’une nouvelle poussée écolo pourrait fragiliser le parti à la rose. Et donner des idées à la majorité de droite au Parlement: sacrifier un des deux sièges PS au profit des Verts. Une hypothèse que les écologistes refusent d’envisager. Mais l’appel du pouvoir pourrait être plus fort…

Didier Kottelat, avec Pierre Nebel

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