L'EXAMEN
Déjà en perte de vitesse lors des élections fédérales de 2019, l’UDC a frôlé l’anémie durant ce début de législature. La mort de l’accord-cadre avec l’Union européenne et la baisse de la pression migratoire l’ont privée de ses deux thèmes de prédilection. Symbole des difficultés: l’échec cuisant de son initiative de limitation. En septembre 2020, plus de 60% de la population a balayé ce texte qui voulait en finir avec la libre circulation des personnes.
L’UDC a également connu des déboires dans les cantons. Elle a égaré 16 sièges dans les parlements cantonaux. Heureusement pour lui, le parti de la droite conservatrice a tout de même remporté une victoire majeure devant le peuple: le non à la loi sur le CO2 en juin dernier. Il a gagné contre toute attente, contre l’ensemble des autres formations politiques et contre toute la dynamique des luttes pour le climat. De quoi booster la confiance pour la deuxième partie de la législature.
Il y a un autre signal favorable pour l’UDC. Après un tassement en octobre 2020, sa courbe de croissance est repartie à la hausse, si l’on en croit le baromètre électoral de la SSR publié l’automne dernier. Elle parviendrait ainsi à convaincre de nouveaux électeurs. Ce pourrait être le fruit du traitement de choc que s’est auto-prescrit l’UDC. Celle-ci s’est en effet profilée comme LE parti d’opposition aux mesures sanitaires, avec Ueli Maurer dans le rôle du franc-tireur depuis le Conseil fédéral.
LE DIAGNOSTIC
A moins de deux ans des élections fédérales, l’UDC est en assez bonne forme. Mais elle a un problème de leadership: son leader charismatique Christoph Blocher s’est largement retiré des affaires du parti et il règne un certain flou sur qui dirige vraiment le parti aujourd’hui. Le retour à la normalité après deux ans de crise sanitaire pourrait par ailleurs la dépouiller à nouveau de son principal atout électoral. Quoi qu’il en soit, aucune autre formation ne semble en mesure de contester à l’UDC son titre de premier parti de Suisse.
Didier Kottelat, avec Pierre Nebel