Le bien-être animal évalué et étiqueté dans les supermarchés

Similaire au système du nutriscore, les notes des étiquettes du système d'évaluation du bien-être animal de la Protection suisse des animaux (PSA) vont de A (excellent) à D (médiocre), et du vert au rouge. Elles se trouvent actuellement sur une centaine d’articles alimentaires non transformés dans le supermarché Lidl, comme la viande fraîche et les œufs.

Le choix de Lidl de s’associer à la Protection suisse des animaux est réfléchi: l’association avait déjà développé un outil d’analyse. L’entreprise s’est pliée à ses exigences, sans négociation. "Lidl savait que nous avions déjà préparé ces critères, sur lesquels nous ne souhaitions pas faire de compromis. Il n’y a donc pas eu de discussion", précise Cesare Sciarra, directeur du centre de compétences animaux de rente à la Protection suisse des animaux.

Des exigences strictes

Interrogé dans l'émission On en parle, Cesare Sciarra explique les critères sur lesquels reposent l’évaluation du bien-être animal associé aux produits: "le plus important, ce sont les conditions de détention des animaux. Par exemple, les étables doivent avoir des litières paillées et des structures permettant aux animaux d’avoir des comportements normaux, comme la sortie à l’air libre et du pâturage. Nous avons aussi des standards pour les abattoirs et les conditions de transport des animaux. Nous faisons des contrôles et des audits quotidiens dans les exploitations labellisées."

A l’inverse, si les animaux marchent sur des caillebotis en bois ou en caoutchouc, que des poules pondeuses sont en cage, ou encore si les animaux n’ont pas accès à l’air libre, la note sera mauvaise.

Législation suisse meilleure, mais insuffisante

Étonnamment, la majorité des viandes chez Lidl, même suisses, ont reçu la note moyenne de C. Législation suisse pas si stricte que cela, ou critères exigeants? "Cela dépend du pays avec lequel on compare la Suisse", répond Cesare Sciarra. "De manière générale, les lois suisses sont meilleures que celles de l’étranger. Mais pour nous à la protection suisse des animaux, elles ne suffisent pas. Seuls les produits labellisés possèdent un niveau de protection des animaux satisfaisant."

Le directeur rappelle qu'en France et en Allemagne, la plupart des vaches ne peuvent pas sortir de leurs étables, sans paille. "Elles sont aussi souvent attachées, ce qui les empêche de se comporter normalement. En ce qui concerne les œufs, c’est encore pire: en Europe, il est légal d’enfermer les poules pondeuses dans des cages durant toute leur vie. Cela n’est pas le cas en Suisse."

Manger avec du cœur

Ce système d’étiquetage est basé sur un autre outil développé par la PSA, nommé "manger avec du cœur". Le principe est le même: différentes étiquettes comparent les efforts d’entreprises suisses et étrangères dans les domaines du commerce de détail et de la gastronomie pour améliorer la situation et le bien-être des animaux. Les produits analysés – viande, œufs et lait – sont tous en vente en Suisse. Une fois de plus, les œufs et le lait venant d’Europe et du reste du monde sont à éviter.

Lidl n’est pas la seule filiale souhaitant apporter plus de transparence sur le thème du bien-être animal. Migros a récemment modifié son échelle de durabilité M-Check, avec un système légèrement différent. L’échelle informe les consommateurs et consommatrices sur deux aspects de la production: le bien-être animal et l’impact environnemental.

La PSA est actuellement en discussion avec d’autres détaillants en vue d'une adoption de leur système d’évaluation du bien-être animal.

Sujet radio et propos recueillis par Isabelle Fiaux

Adaptation web: ms