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Une nouvelle eurovignette qui "sabote" le transport écologique dénoncée par l'Initiative des Alpes

Isabelle Pasquier-Eichenberger, GP-GE, prend la parole lors d'un débat au Conseil national, lors de la session de printemps du Parlement suisse, à Berne, mardi 10 mars 2020. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le comité de l’Initiative des Alpes en Suisse est remonté contre l’adoption de l’Eurovignette par le Parlement européen / Le 12h30 / 1 min. / le 19 février 2022
Le comité de l’Initiative des Alpes est très remonté contre l’adoption jeudi de la nouvelle eurovignette par le Parlement européen, estimant que cette directive européenne "sabote le transport de marchandises par le rail respectueux de l’environnement".

La nouvelle eurovignette est une directive basée sur le principe du pollueur-payeur qui assouplit les règles pour les péages poids lourds avec une redevance kilométrique. C’est un peu avec des différences le modèle de la Redevance poids lourds liée aux prestations, la RPLP, entrée en vigueur en Suisse il y a déjà 20 ans.

Mais pour le comité de l’Initiative des Alpes, ce système de péage entraînera de graves conséquences dans tout l’espace alpin. "Au lieu de renforcer le transfert du trafic vers le rail, l'eurovignette encourage d'une manière unilatérale le transport de marchandises à propulsion écologique et désavantage le transport ferroviaire", déplore le comité dans un communiqué.

Les camions verts exonérés

Le fait que l'eurovignette soit axée de manière trop unilatérale sur la réduction des émissions de CO2 dérange les défenseurs de l'environnement. Les poids lourds électriques et à hydrogène vont bénéficier d’une exonération totale de péage jusqu’en 2025 et profiteront de rabais supplémentaires à long terme.

Isabelle Pasquier-Eichenberger, membre du comité de l’Initiative des Alpes, dénonce un geste défavorable. Pour la conseillère nationale écologiste genevoise, une incitation à passer à des camions plus verts est intéressante, mais elle doit être limitée dans le temps en raison des nuisances qu'ils occasionnent.

Pour le comité, il est prouvé que les poids lourds fonctionnant sans énergie fossile génèrent près de deux tiers des coûts environnementaux d'un camion diesel, puisqu’eux aussi encombrent les routes, provoquent du bruit et des accidents, génèrent de l'abrasion de caoutchouc et émettent des poussières fines nuisibles à l'environnement.

De l’avis d’Isabelle Pasquier-Eichenberger, les Autrichiens devraient continuer de se faire entendre: si on compare la situation d'il y a 20 ans au Gothard, en Suisse, et au Brenner, en Autriche, il y avait un million de camions qui traversaient les Alpes. Avec la politique de transfert au rail, il n’y en a plus que 700'000 en Suisse contre plus de 2 millions en Autriche.

Gaël Klein/boi

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