Au total, le manque de ressources touche 15% des personnes en âge d’activité et 22% des retraités, estime mardi dans un communiqué l'OFAS, qui a passé au peigne fin avec l'Université de Genève des données fiscales, issues de registres et de relevés portant sur 4,5 millions de personnes vivant dans 11 cantons.
L'OFAS a basé ses calculs sur le revenu médian d'un ménage en 2015, qui s'établissait à 63'470 francs. Elle a classé un revenu de moins de 50% de la valeur médiane parmi les "très faibles". Moins de 10% (8,6%) des ménages appartenaient à cette catégorie en 2015.
Légère hausse du revenu médian en 12 ans
Un revenu supérieur à 50% mais inférieur à 60% de la valeur médiane a été défini comme faible. Cette situation concernait 8,2 % des ménages. A l'inverse, plus de deux tiers des ménages disposaient de revenus se situant entre 60% et 180% de la valeur médiane.
Entre 2003, date de la précédente enquête, et 2015, le revenu nominal médian de tous les types de contribuables en âge d’activité et à l’âge de la retraite a légèrement augmenté, selon l'enquête de l'OFAS. En cause: l’inflation, une meilleure rémunération professionnelle d’une population de plus en plus qualifiée et l’augmentation des prestations du 2e pilier chez les retraités.
Des groupes à risque
L'étude met aussi en évidence les groupes à risque et les facteurs de risque conduisant à de faibles ou très faibles ressources financières. Parmi les groupes menacés figurent les ménages monoparentaux, notamment lorsqu'ils sont dirigés par des femmes. Sont aussi concernés les indépendants, les travailleurs agricoles, les personnes avec un niveau de formation modeste et les ressortissants de pays non européens.
Le revenu des personnes à l’âge de la retraite, quant à lui, n’a guère évolué entre 2012 et 2015, comparent les auteurs de l'étude. Leur fortune nette, elle, était supérieure à celle de ménages en âge d'activité. Elle augmentait jusqu’à la tranche d’âge des 60-64 ans pour atteindre environ 140'000 francs, puis enregistrait un bond à près de 250'000 francs pour les 65-69 ans. L'OFAS attribue cette brusque augmentation au retrait des prestations en capital de la prévoyance vieillesse.
Au final, si l’on considère la capacité des ménages, en cas de perte de gain, à vivre de leurs économies tout en restant au-dessus du seuil de 60 % du revenu équivalent médian durant 3 ou 12 mois, on constate que les personnes âgées y parviennent mieux que les plus jeunes. De même, les couples avec ou sans enfants s’en sortent mieux que les personnes seules et les ménages monoparentaux.
ats/boi