En 20 ans, dans la jungle onusienne, la petite Suisse va réussir à marquer son territoire et défendre ses idées, avec par exemple la création d'un Conseil des droits de l'homme.
Pour Joseph Deiss, ancien conseiller fédéral et artisan de notre adhésion à l'ONU, le bilan de notre adhésion est positif.
"L'élément essentiel aujourd'hui pour moi et le gain principal, c'est une chance inouïe que nous soyons au moins membre des Nations unies à un moment où le monde risque d'être 'sens dessus dessous' et que nous ne sommes ni dans l'OTAN, nous sommes plutôt en froid avec l'Union européenne, et à part ça nous serions les mains vides."
Prochain objectif pour la Suisse: siéger dès l'an prochain au Conseil de sécurité de l'ONU, là où il est question de guerre et de paix, de sanctions et de résolutions.
Un siège incompatible avec la neutralité?
Cette candidature ne fait pas l'unanimité au Parlement fédéral. L'UDC s'y montre fermement opposée. Elle a demandé et obtenu une session extraordinaire sur le sujet qui aura lieu durant l'actuelle session parlementaire.
Pour le conseiller national UDC Roger Köppel, adhérer au Conseil de sécurité est incompatible avec notre neutralité.
"La Suisse est un pays neutre. Elle ne peut pas, elle ne doit pas participer aux guerres mondiales. On voit maintenant avec l'Ukraine, avec la Russie, le grand danger qui se pose quand vous êtes partie prenante dans une guerre."
Mais pour l'ancien conseiller fédéral Joseph Deiss, qui s'exprime à la RTS, siéger au Conseil de sécurité de l'ONU est compatible avec le principe de la neutralité suisse.
"Cessons de croire que la neutralité exige que nous soyons sans opinion. Que nous soyons des faiblards, non. C'est une vocation d'être prêt à défendre ses valeurs et non pas d'avoir peur et de se défiler."
Si la Suisse est élue au Conseil de sécurité de l'ONU en juin prochain, elle aura fort à faire pour atteindre son objectif: promouvoir le dialogue.
Julien Guillaume/ebz