Les effectifs de la protection civile sont déjà légèrement inférieurs à la valeur cible de 72'000 membres, a indiqué le gouvernement vendredi dans un communiqué. À la fin de la décennie, l’armée aura des difficultés à assurer l’effectif réel de 140'000 militaires s’il n’est pas possible de réduire les départs prématurés de manière substantielle, a-t-il ajouté.
Deux pistes
Plusieurs pistes présentées dans un rapport provisoire du Département fédéral de la défense (DDPS) ont ainsi été évaluées. Le Conseil fédéral a retenu deux options: celle de rendre le service obligatoire pour les femmes, et ainsi doublé les effectifs, et celle prévoyant la fusion du service civil et de la protection civile pour former une nouvelle organisation. Dans ce cas, l'alimentation en effectifs de la protection civile serait assurée.
L'obligation pour les femmes de participer à la journée d'information sur l'obligation de servir dans l'armée serait une possibilité moins radicale que le gouvernement a également retenue.
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Points à clarifier
Des questions restent toutefois à clarifier, prévient le Conseil fédéral. L'équité en matière de service doit être garantie. Les répercussions concrètes de tels changements ainsi que le besoin réel d'augmenter le nombre de jours de service à accomplir dans la protection civile doivent en outre être évalués.
Le gouvernement a ainsi chargé le DDPS, en collaboration avec le Département fédéral de l'économie (DEFR) d'examiner ces options d'ici 2024. Deux autres options, envisageant un service citoyen, ont en outre d'ores et déjà été écartées par le Conseil fédéral.
Dans son rapport, le DDPS a par ailleurs lancé une enquête auprès de la population afin d'évaluer son rapport à l'armée. Il en est ressorti une volonté d'accomplir le service.
Les personnes engagées souhaitent toutefois une meilleure conciliation avec la vie privée. S'agissant de l'obligation de servir pour les femmes, la population est plutôt réticente tant que l'égalité n'est pas atteinte dans d'autres domaines.
Modèle norvégien?
En 2017, le gouvernement avait chargé le ministre de la défense Guy Parmelin de présenter d'ici 2020 l’évolution à long terme des effectifs au sein de l’armée et de la protection civile. L’analyse devait identifier les secteurs affichant une pénurie et déterminer si elle peut être réglée à l’interne.
Le "modèle norvégien" avait la cote. Celui-ci oblige les hommes et les femmes à servir. L'armée et la protection civile sélectionnent les individus dont elles ont besoin, les autres personnes s'acquittent de la taxe d'exemption.
jfe avec ats