Des antibiotiques de dernier recours utilisés massivement pour soigner les poules suisses
Les deux quotidiens dominicaux se sont basés sur des chiffres de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) pour parvenir à cette conclusion. Les antibiotiques doivent en effet être administrés par des vétérinaires, et ceux-ci doivent annoncer leurs prescriptions depuis le 1er octobre 2019.
Selon ces annonces, en 2020, 5,2 millions de poussins et poulets ont été traités avec un antibiotique de derniers recours, utilisé en médecine humaine pour traiter des bactéries résistances aux antibiotiques classiques. En médecine vétérinaire, ils ne doivent être prescrits qu'exceptionnellement et de manière très restrictive, car on craint que leur usage généralisé ne conduise à l'apparition de nouvelles résistances.
Usage courant dans les halles d’élevage
Dans la réalité, leur usage est courant dans les halles d’élevage avicole en Suisse. Des fluoroquinolones, employées en médecine humaine pour soigner des infections urinaires tenaces, sont notamment utilisées. Or, selon l'OSAV, le cheptel avicole affiche un "niveau élevé" de résistance aux fluoroquinolones.
Pour éviter la transmission potentielle d'agents infectieux multirésistants, l'infectiologue et président de Swissnoso Andreas Widmer, interrogé par Le Matin Dimanche, recommande de cuire soigneusement la viande de poulet.
L'administration aux animaux d'antibiotiques de dernier recours existe aussi dans les autres types d'élevages, mais dans une moindre mesure. Alors que 59% des antibiotiques administrés aux volailles font partie de cette catégorie problématique, le taux tombe à 10% dans les élevages bovins et porcins.
vic