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Smartvote boycotté par de nombreux favoris aux exécutifs vaudois et bernois

Des affiches avec des candidates et candidats des prochaines élections cantonales vaudoises. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
De nombreux favoris aux gouvernements vaudois et bernois boycottent Smartvote / La Matinale / 1 min. / le 8 mars 2022
Alors qu'approchent les élections vaudoises et bernoises, la plateforme Smartvote, qui permet de comparer ses opinions politiques à celles des hommes et femmes en lice, peine à séduire les candidates et les candidats dans la course aux gouvernements cantonaux.

À ce jour, 13'000 personnes ont déjà répondu aux questions de Smartvote en vue des élections qui se tiendront en mars dans les cantons de Vaud (20.03) et Berne (27.03). Cette plateforme en ligne permet traditionnellement de mieux situer son positionnement politique par rapport à celui des candidates et candidats à une élection. Mais pour les deux échéances qui approchent, l'outil se révèle moins utile que d'habitude.

Et pour cause: de nombreux papables n'ont pas répondu au questionnaire, tant pour le Conseil d'Etat vaudois que pour le Conseil exécutif bernois. Dans les deux cantons, aucun sortant ne s'est positionné sur les 58 sujets d'actualité. Par conséquent, plusieurs favoris n'apparaissent pas sur le classement affiché pour les électrices et les électeurs, et la cartographie de l’offre politique est bien incomplète.

Collégialité

Dans le cas de Berne, il s'agit en réalité d'une décision prise de concert par l'exécutif "pour des raisons de collégialité", révèle le ministre UDC Pierre Alain Schnegg. "Il y avait plusieurs questions qui touchaient à des sujets sur lesquels le gouvernement avait pris position, il était donc préférable de renoncer à répondre à ce questionnaire", explique-t-il mardi dans La Matinale.

En revanche, la totalité des autres prétendantes et prétendants à un siège au Conseil exécutif ont rempli leur profil.

>> Lire également sur ce sujet : Le Conseil d'Etat du canton de Berne va-t-il rester à droite ou pencher à gauche?

La politique "trop complexe" pour Smartvote

Dans le canton de Vaud, la PLR Isabelle Moret, la centriste Valérie Dittli et le Vert Vassilis Venizelos sont les seuls candidats à au Conseil d'Etat à avoir complété leurs profils. Tous les autres papables ont boudé l'exercice, à commencer par les quatre ministres sortantes. Pour Nuria Gorrite, c'est essentiellement dû au format de l'exercice.

"Les questions politiques sont beaucoup plus complexes que les questions binaires qui sont parfois proposées sur cette plateforme", justifie la sortante socialiste, qui rappelle par ailleurs que la politique n'est pas qu'une question d'opinion. "Exercer la politique, c'est aussi une capacité à convaincre et à incarner les projets, et ça se traduit assez mal dans une plateforme Smartvote", note-t-elle.

>> En perspective des élections cantonales vaudoises, voir aussi : Les débats des candidates et candidats au Conseil d'Etat vaudois

En Suisse allemande, Smartvote a régulièrement été boudée par des figures politiques de premier plan. En Suisse romande, il s'agit d'une première. À noter toutefois que, dans les deux cantons, plus de 80% des candidates et candidats au Grand Conseil se sont prêtés à l'exercice.

Romain Carrupt/jop

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