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Journée des femmes: "Elles ont particulièrement souffert en deux ans"

Les femmes ont tout particulièrement souffert des conséquences de la panédmie, alerte Amnesty International. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Les femmes plus touchées par les crises du monde: interview de Nadia Boehlen / Le 12h30 / 4 min. / le 8 mars 2022
Appels à l'égalité salariale et contre l'âge de la retraite à 65 ans tiennent le haut du pavé mardi, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Mais les conséquences de la pandémie et de la guerre en Ukraine sont aussi au coeur des préoccupations, notamment chez Amnesty International.

Ukraine, Afghanistan, Ethiopie: les événements de 2021 et des premiers mois de cette année ont concouru à piétiner les droits et la dignité de millions de femmes et de filles, alerte Amnesty International à l'occasion de cette journée du 8 mars. Les crises dans le monde ne touchent pas la population de manière juste ou égale, dénonce l'ONG qui note que les femmes ont particulièrement souffert

"Cette journée a vraiment pour toile de fond la pandémie persistante, la prise de pouvoir par les talibans en Afghanistan et le déclenchement de la guerre en Ukraine. Ce sont trois éléments qui impactent fortement le droit des femmes", a souligné la porte-parole d'Amnesty International Suisse dans le 12h30 de la RTS.

Plus dépendantes de conjoints violents

"La pandémie a précarisé la situation des femmes sur le marché de l'emploi", a précisé Nadia Boehlen. "Et du coup, elle les a aussi rendues plus dépendantes face à des conjoints potentiellement violents. En cas de violence domestique, elles pouvaient plus difficilement quitter leur foyer".

Dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine, toute la population souffre. Mais là aussi les femmes risquent davantage de subir des violences sexuelles, relève-t-elle. "Ce que l'on sait dans les conflits, lorsque les femmes sont jetées sur les routes, elles sont davantage en risque de subir des violences sexuelles."

Les droits des femmes s'érodent en cas de guerre

Cela a été documenté dans de nombreux conflits, poursuit Nadia Boehlen: "Quand il y a une guerre, il y a aussi une affectation plus grande des ressources à la militarisation plutôt qu'à la promotion des droits des femmes. Leurs droits s'érodent."

>> Soutien aux femmes ukrainiennes, le sujet de Fanny Moille dans le 12h45 :

Les femmes ukrainiennes n’hésitent pas à participer à l’effort de guerre
Les femmes ukrainiennes n’hésitent pas à participer à l’effort de guerre / 12h45 / 1 min. / le 8 mars 2022

Et plus largement, les droits des femmes reculent aussi dans certaines démocraties. "Le cadre juridique qui protège le droit des femmes s'est érodé dans plusieurs endroits. On constate notamment que la Turquie s'est retirée de la Convention d'Istanbul qui protège les femmes contre les violences liées au genre. Aux Etats-Unis, le Texas a abrogé le droit à l'avortement."

>> Retour sur la place des femmes dans un contexte de guerre mardi soir dans Forum avec Olga Baranova, secrétaire générale du Parti socialiste vaudois et Catalina Roth, officier de l'armée suisse :

Journée du droit des femmes: la guerre toujours une affaire d'hommes? Interview d'Olga Baranova et Catalina Roth
Journée du droit des femmes: la guerre toujours une affaire d'hommes? Interview d'Olga Baranova et Catalina Roth / Forum / 14 min. / le 8 mars 2022

Manifestations annoncées dans toute la Suisse

Des manifestations étaient prévues à travers tout le pays mardi, à l'appel des organisations féministes et des syndicats, autoudes questions touchant les droits des femmes.

"En Suisse, alors que le droit à l’égalité entre femmes et hommes est inscrit dans la Constitution fédérale depuis 1981, l’égalité salariale n’est toujours pas assurée. Et on veut nous faire avaler une nouvelle réforme de l’AVS qui réduira les rentes des femmes et les fera travailler une année de plus", a rappelé la Grève féministe.

Gauche et les syndicats devaient se concentrer également sur le relèvement de l'âge de la retraite des femmes, contre lequel ils ont lancé un référendum en début d'année. Il devrait être déposé prochainement auprès de la Chancellerie fédérale.

"Contrecoup" sur les droits des femmes déploré à l'ONU

La Suisse et plus de 50 pays dénoncent un "contrecoup" ces dernières années pour les droits des femmes. Mardi devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, ils ont redouté que cette situation n'affecte les avancées obtenues.

Des questions comme la santé reproductive, la participation des femmes aux affaires publiques, l'activisme, la discrimination contre les femmes ou encore les violences ont été "remises en cause", "contestées" et "attaquées", affirment-ils dans une déclaration commune. Et la pandémie a encore exacerbé cette situation.

Les femmes ont subi de manière disproportionnée la charge des effets du coronavirus et ont été contraintes de travailler davantage avec moins de revenus, déplorent ces Etats. Les violences contre elles ont aussi augmenté, notamment dans les régions qui font face à des difficultés humanitaires.

oang avec ats

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Le sexisme en hôpital "n'est pas juste des anecdotes"

Sexisme, discriminations, harcèlement sexuel: l'hôpital n'échappe pas au sexisme et aux violences de genre. Une première étude fait le point en Suisse romande, où 31,8% des femmes et 6% des hommes disent en avoir subi.

Fondatrice de Medfem, association féministe de médecins qui s'engagent contre les discriminations, Eva Niyibizi souligne dans le 12h45 de la RTS que cette recherche montre que le sexisme existe bel et bien.

"Ce n'est pas juste certaines anecdotes ou certaines personnes, certains services comme la chirurgie dont on entend souvent parler, il est à tous les niveaux", précise-t-elle. "Maintenant, la parole se libère, mais la question est de savoir ce que l'on en fait".

>> L'interview d'Eva Niyibizi dans le 12h45 :

L'hôpital n'échappe pas au sexisme et aux violences de genre. Les explications d'Eva Niyibizi, médecin généraliste et fondatrice de l'association MEDFEM.
L'hôpital n'échappe pas au sexisme et aux violences de genre. Les explications d'Eva Niyibizi, médecin généraliste et fondatrice de l'association MEDFEM. / 12h45 / 3 min. / le 8 mars 2022

Pensées féminines aux Chambres fédérales

Les Chambres fédérales ont ouvert mardi sur une allocution marquant la Journée internationale des droits des femmes. La présidente du National a eu une pensée pour les Ukrainiennes alors que la vice-présidente du Conseil des Etats a rappelé les défis de l'égalité.

"Aujourd’hui n’est pas un jour joyeux, mais je vous souhaite quand même une belle journée", a lancé la première citoyenne du pays à l'adresse des Ukrainiennes "qui fuient les bombes russes". Irène Kälin (Vert-e-s/AG) leur a souhaité beaucoup de courage.

Au Conseil des Etats, la vice-présidente Brigitte Häberli-Koller (Centre/TG) a rappelé qu'il restait encore beaucoup à faire pour les droits des femmes, citant notamment la différence non justifiée des salaires ou encore la faible part des femmes dans les parlements et organisations.