Aux Nations unies, le Conseil de sécurité est l’organe exécutif, garant de la paix. Celui qui peut aussi ordonner des sanctions et interventions militaires. La Suisse souhaite y adhérer comme membre non-permanent pour les années 2023-2024 (lire encadré).
D'autres pays neutres, comme l'Autriche ou l'Irlande l'ont déjà fait. Mais le conseiller national UDC saint-gallois Roland Rino Büchel y voit une grande différence.
La question centrale des bons offices
"Eux n'ont pas la même neutralité que la nôtre avec la démocratie directe", a-t-il relevé jeudi dans La Matinale de la RTS. "Combien de fois les Autrichiens ont-ils pu offrir leurs bons offices? Presque jamais. Nous, on a pu les offrir justement parce qu'on est neutre. Et ça, on va le perdre".
Le National n'est toutefois pas entré dans le jeu des démocrates du centre. Par 125 voix contre 56, il a réitéré son soutien au Conseil fédéral.
Pour le gouvernement, un tel mandat est compatible avec la neutralité. Ce siège permettrait à la Suisse de mieux se faire entendre et de s’engager de manière influente pour la paix.
Une voix encore plus importante aujourd'hui
C'est d''autant plus important au vu de la guerre en Ukraine, selon le PLR vaudois Laurent Wehrli. "C'est clairement en période de crise que le monde a besoin, au sein du Conseil de sécurité, organe décisionnel, d'avoir la voix d'un pays neutre, non-aligné, d'un pays des bons offices, du pays détenteur des Conventions de Genève", a-t-il relevé.
Cet avis est partagé par tous les autres partis. L'UDC a donc tenté un baroud d'honneur, avant une probable validation de cette candidature par l'assemblée générale de l'ONU, en juin prochain.
Julien Bangerter/oang