Ce statut de protection spécial sera effectif dès samedi. Sans passer par la procédure d'asile ordinaire, le droit de séjour est d'un an, mais il peut être prolongé aussi longtemps que les personnes sont exposées à un danger grave. Les réfugiés pourront également faire venir des membres de leur famille. Tous pourront voyager librement.
Permis pour certaines personnes non ukrainiennes
Le mécanisme correspond dans une large mesure à la solution adoptée la semaine dernière par l'UE, précise le Conseil fédéral dans un communiqué. Il a toutefois décidé d'aller plus loin en accordant ce statut spécial également à certains ressortissants d'Etats tiers chassés par la guerre.
Seuls celles et ceux qui ont obtenu un permis de séjour valable en Ukraine avant la guerre et qui n'ont pas de possibilité de rentrer de manière sûre dans leur pays d'origine auront droit au sésame. Le statut "S" ne sera pas accordé aux personnes qui ont déjà obtenu un statut de protection dans un autre Etat de l'Union européenne.
Le statut de protection "S" permet un accès immédiat et complet au marché du travail et à l'école. Le besoin de mesures d'encouragement à l'apprentissage des langues est en cours d'évaluation.
Jusqu'à 60'000 réfugiés d'Ukraine
Jusqu'à 60'000 personnes pourraient chercher un refuge en Suisse en raison de l'invasion russe en Ukraine, avait averti Karin Keller-Sutter jeudi soir. C'est un "très grand défi" pour notre pays, avait-elle ajouté.
Une estimation précise est difficile à donner, indiquait toutefois Karin Keller-Sutter dans un entretien à Blick TV, car son ampleur dépend entre autres de la poursuite des combats.
La Suisse avait enregistré, jusqu'à jeudi, 1624 personnes ayant fui l'Ukraine, dont 1145 sont hébergées dans des centres d'asile fédéraux et 479 chez des particuliers.
La barre des 2,5 millions de personnes fuyant le conflit en Ukraine pour trouver refuge à l'étranger a été dépassée, deux semaines après l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine, selon le dernier décompte de l'ONU publié vendredi.
ats/cab
Les cantons vont tout faire pour l'intégration des réfugiés ukrainiens
Emploi, accès à l'école, regroupement familial, cours de langue ou encore soutien psychologique: les cantons s'apprêtent eux aussi à mettre en place différentes mesures pour accueillir et intégrer les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.
"Nous n'avons encore aucune expérience dans l'accueil de ces réfugiés bénéficiant du statut 'S' mais nous pouvons nous baser sur notre expérience lors de la crise migratoire de 2015", a déclaré vendredi devant les médias à Berne la conseillère d'Etat glaronnaise Marianne Lienhard, vice-présidente de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales.
Simplicité sans bureaucratie
La détresse des Ukrainiens est au centre des préoccupations. La Suisse doit venir en aide aux réfugiés de manière simple et sans bureaucratie, a ajouté Fredy Fässler, président de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de justice et police.
Les enfants doivent pouvoir rapidement aller à l'école. Et les adultes poursuivre une activité lucrative qui correspond à leur niveau de formation. "Nous ne voulons pas les pousser vers des professions à bas salaire ou vers la pauvreté."
Marianne Lienhard s'est montrée heureuse de l'aide qui pourra être apportée aux personnes en fuite. Elle s'est félicitée des discussions jusque-là avec la Confédération, les communes et d'autres partenaires. Les autorités sont prêtes, du personnel va être engagé, a précisé la Glaronnaise.