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En Suisse, 400'000 personnes éprouvent des difficultés à faire les calculs du quotidien

En Suisse, 8,6 % de la population entre 20 et 64 ans éprouve de grandes difficultés à effectuer un calcul simple. [Depositphotos - Tommaso1979]
Les aides pour le calcul au quotidien / On en parle / 9 min. / le 11 mars 2022
Proclamée par l’UNESCO, le 14 mars est la "journée internationale des mathématiques". Célébrant la beauté des maths dans leur contribution à l'amélioration du monde, elle rappelle aussi à quel point les compétences de base en calcul sont indispensables au quotidien.

Que ce soit pour participer à la vie culturelle et économique de sa ville, pour se rendre à un rendez-vous à l’heure, pour remplir sa déclaration d’impôts ou pour aller simplement faire des achats, les connaissances de base en mathématiques sont indispensables à notre quotidien.

Or, en Suisse, plus de 8 % de la population âgée entre 20 et 64 ans éprouve de grandes difficultés à effectuer un calcul, par exemple une addition simple. Selon l'association suisse Lire et Écrire, en Suisse, 400'000 personnes sont touchées tous les jours par des difficultés de fonctionnement liées au calcul. En plus de ces épreuves quotidiennes, leur handicap représente aussi une charge pour le système social.

Une barrière sociale et professionnelle

Pour Sabina Gani, directrice de la section vaudoise de la fédération Lire et Écrire, qui enseigne la lecture, l’écriture et les calculs simples aux adultes, cette incapacité a de lourdes conséquences sur le moral: "Ces personnes ont souvent une faible estime d’elles-mêmes, et vivent dans une situation de stress perpétuel", précise-t-elle à la RTS. Idem dans leur vie professionnelle: "Elles occupent des professions précaires et rencontrent des difficultés à s’inscrire à des formations professionnelles. Tout changement de leur environnement professionnel, par exemple l’introduction de nouvelles technologies de l’information, peut avoir des conséquences sur la stabilité de leur emploi."

Face à ce grand nombre de personnes affectées, la Confédération et les cantons ont décidé d’intervenir. Comparée à ses voisins, la Suisse possède un taux extrêmement bas de personnes dites "faiblement qualifiées", c’est-à-dire possédant uniquement un diplôme de formation obligatoire. Parmi elles, très peu décident de continuer à se former au fil de leur vie, c’est-à-dire d’effectuer une formation continue. "Pourtant, nous savons à quel point la formation continue joue un rôle important dans l’insertion professionnelle, mais également dans l'insertion sociale dans notre pays", explique Sabina Gani.

Dépasser la honte

"Comme cette situation n’est pas connue, les personnes concernées pensent souvent être seules dans leur cas", ajoute Sabina Gani. "Pourtant, les chiffres le montrent: 400'000 personnes éprouvent des difficultés en mathématiques élémentaires. Ce n’est donc pas un problème lié aux individus. Il est important de ne pas avoir honte et de faire le pas en appelant ou en se renseignant sur les cours disponibles."

Des formations gratuites ou à moindre coût pour adultes existent dans toute la Suisse pour acquérir des compétences de base en mathématiques. L’association Lire et Écrire, active dans toute la Suisse, propose des formations en calcul de base. Idem avec les universités populaires, présentes dans tous les cantons. "Dans le canton de Vaud, des structures comme le Corref et l’OSEO sont également disponibles", précise Sabina Gani. À noter que le site internet simplement-mieux.ch permet de rechercher les cours les plus proches de chez soi, et qu’un numéro de téléphone est disponible, le 0800 47 47 47.

Sujet radio et propos recueillis par Didier Bonvin

Adaptation web: ms

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