Depuis quelques jours, les automobilistes font la grimace au moment de payer l'essence. "C'est plus cher de faire le plein que d'aller au restaurant", se lamente une automobiliste. Et les prix pourraient continuer à monter. Le conseiller fédéral en charge de l'économie Guy Parmelin le craint: "Je ne connais pas l'avenir, mais un prix de 4 francs le litre est un scénario", a-t-il dit dans la presse alémanique. Le monde politique s'en émeut et envisage des mesures pour soulager les consommateurs.
>> Lire aussi : Guy Parmelin s'inquiète des sanctions visant les matières premières
Le conseiller national UDC Pierre-André Page veut faire baisser le prix de l'essence en supprimant temporairement la taxe sur les huiles minérales qui revient au budget de la Confédération. "Si on travaille sur le prix de l'essence, on donne de l'air à l'économie et aux gens des périphéries", indique le Fribourgeois dans le 19h30.
L'idée de baisser la taxe sur l'essence est soutenue par Philipp Bregy, le chef du groupe du Centre. "Au moins cela signifierait 20 centimes de moins par litre. Ce qui est clair, c'est que nous devons en parler et agir. Vite."
"Sortir de la dépendance du pétrole"
Pour se libérer au plus vite du gaz russe, le Parti socialiste (PS) propose six mesures relayées par Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung, permettant de diminuer de 20% la consommation de gaz en Suisse en un an. Pour cela, il demande qu'un tiers des 300'000 chauffages à gaz du pays soit remplacé par des pompes à chaleur. La Confédération devrait verser au moins 12'000 francs à chaque propriétaire de maison pour le changement de chauffage.
Ce plan de 3,1 milliards de francs serait financé par le budget fédéral ordinaire, indique dans Le Matin Dimanche le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD), également président du groupe socialiste aux Chambres fédérales. "Cela créera un peu de déficit et d'endettement, mais c'est un investissement qui vaut la peine et diminue la vulnérabilité de la Suisse". La proposition socialiste est soutenue par des élus du Centre et des Verts.
Les Verts, justement, font une autre proposition: la Suisse doit introduire des dimanches sans voiture, comme lors du choc pétrolier dans les années 1970, lâche dans la NZZ am Sonntag le président du parti, Balthasar Glättli.
Il propose aussi une réduction de la vitesse maximale sur l'autoroute à 80 ou 100 km/h. L'éclairage des routes nationales peut en outre être diminué, selon lui.
"Il faudra trouver des mesures appropriées et ciblées pour une part de la population qui dépend de ces véhicules", indique à la RTS Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale Verte genevoise. "A terme, on doit s'émanciper du fossile et du pétrole", affirme l'élue.
Pierre Nebel, Théo Jeannet, Carine Régidor/ami avec ats