Si la vie semble avoir repris des airs de normalité en Suisse, les chiffres des contaminations au Covid-19 indique une autre réalité. Depuis le pic fin janvier qui frôlait les 50'000 infections par jour, la courbe était redescendue. Mais avec la levée de la plupart des mesures le 16 février, elle ne cesse de remonter pour dépasser à nouveau les 30'000 cas quotdiens.
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Le nombre d'hospitalisations a cessé de baisser dans le même temps. Le virus ne tue cependant presque plus: ces dernières semaines, il a causé moins de dix décès par jour.
Pour Laurent Kaiser, chef du service des maladies infectieuses aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), cette augmentation des contaminations n'est pour l'instant pas inquiétante, mais il faut la surveiller. "Ce variant Omicron fonctionne un peu comme un vaccin", a-t-il expliqué dimanche dans le 19h30, en précisant que le vaccin "continue de protéger sérieusement contre la maladie".
Alors que des pays ont déjà commencé à administrer une quatrième dose du vaccin anti-Covid à la population plus âgée - ou la recommande comme en France - il est encore "trop tôt" pour décider formellement d'une telle mesure en Suisse, estime Laurent Kaiser. "Pour l'instant, je crois qu'on peut être plutôt rassurants. On a encore le temps avant cette quatrième dose."
Le port du masque reste utile
Les mesures de protection telles que le masque restent néanmoins utiles et importantes, notamment pour les personnes très vulnérables immunodéprimées qui ne sont pas correctement protégées. "Continuer à protéger ces personnes me semble tout à fait cohérent, surtout avec la courbe qui monte actuellement", a déclaré le médecin genevois.
L'isolement des personnes contaminées devient en revanche "relatif" dans le contexte actuel, selon Laurent Kaiser. "On ne dépiste probablement qu'une personne sur cinq, voire une personne sur dix, donc si tout le monde ne va pas se faire tester et ne s'isole pas, on ne va pas identifier la majorité des personnes infectées". Les quelques personnes effectivement isolées n'ont ainsi qu'un impact mineur.
L'heure est donc plutôt aux bonnes nouvelles. Le spécialiste l'affirme: la situation est bien meilleure qu'il y a deux ans et le fait que le vaccin contre le Covid-19 protège des complications sérieuses de la maladie doit nous rassurer.
Propos recueillis par Jennifer Covo/cb/iar