Cette catégorie de substances chimiques agit sur le système nerveux central et exerce par conséquent une influence sur diverses fonctions psychiques. En 2020, comme les années précédentes, les psychotropes représentaient 22,7% de tous les médicaments facturés à l'assurance obligatoire des soins (LAMal) dans le secteur ambulatoire, indique l'étude.
Celle-ci analyse les quantités, les acheteurs, les coûts et les prescripteurs de ces médicaments en Suisse entre 2017 et 2020. Elle examine les quantités prescrites d'antidépresseurs, d'antipsychotiques, d'anxiolytiques et de médicaments contre le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Les antidépresseurs en tête d'affiche
Selon cette recherche, les psychotropes les plus fréquemment utilisés sont "de loin" les antidépresseurs. Les femmes en consomment généralement plus que les hommes, les personnes âgées davantage que les plus jeunes, mais elle a augmenté chez ces derniers.
Entre 2017 et 2020, l'augmentation est particulièrement marquée chez les 18 ans et moins, filles et garçons (+48%), un peu moins chez les 18-25 ans (+ 22,9%). En 2020, l'augmentation est forte chez les enfants jusqu'à 15 ans (+20,1%) par rapport à 2019.
Médicaments contre le TDAH en forte hausse
Entre 2017 et 2020, le taux d'accroissement le plus marqué concerne les médicaments contre le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), précise l'Obsan dans son rapport. La hausse correspond à une augmentation de 20,1% pour 1000 habitants.
Dans la tranche d'âge allant de 19 à 65 ans, les hausses atteignent 30% environ. Les hommes (63%) en consomment plus que les femmes (37%), mais l'écart entre les sexes se réduit quelque peu dans les deux tranches d'âge supérieurs.
Pour les antipsychotiques, une augmentation a été observée surtout chez les jeunes de 16 à 18 ans (+25,6%). C'est le cas également, dans une moindre mesure, chez les enfants de 15 ans et moins (+12,1%) et chez les plus de 65 ans (+10,7%).
Coûts en baisse grâce aux génériques
L'étude montre aussi que les coûts des médicaments psychotropes sont pour la plupart en baisse depuis 2014, sauf pour ceux contre le TDAH. Ce phénomène semble être lié notamment à l'essor des génériques.
Une large part des psychotropes est prescrite par les médecins de famille.
Pas d'effets identifiés de la pandémie
L'étude montre aussi que la pandémie de Covid-19 "n'a pas eu d'effets clairement identifiés" sur les quantités de psychotropes achetés en 2020. De manière générale "l'évolution n'a rien de particulier". Les différentes hypothèses avancées "vont d'une hausse liée à une augmentation des problèmes psychiques à un recul induit par une baisse des consultations chez le médecin".
ats/oang