Dans les trois prochaines semaines, de nombreuses nouvelles infections sont attendues, a-t-il ajouté. Les cas ont rapidement augmenté depuis la fin février. Vu le haut taux de positivité, une grande partie des infections ne sont probablement pas décélées. "Si vous avez pris le bus ou le tram ou si vous avez assisté à une réunion aujourd'hui, vous avez certainement été en contact avec le virus".
Hospitalisations, occupation des soins intensifs et décès ont également augmenté. Pour le spécialiste de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), il est difficile de dire quand la courbe des infections retombera. Patrick Mathys ne se dit toutefois pas inquiet par la situation, car les hôpitaux ne devraient pas être submergés.
La situation continuera d'être évaluée. Plusieurs études sont en cours. L'OFSP devrait toutefois publier ses chiffres seulement toutes les semaines, et non plus tous les jours, à partir d'avril si toutes les mesures sont effectivement levées.
Deuxième rappel pas nécessaire
Une deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 serait peu efficace en l'état actuel. La Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) ne le recommande pas pour l'instant.
Une étude menée en Israël sur du personnel de santé montre qu'une deuxième dose de rappel n'a que peu d'efficacité contre une infection, a dit Christoph Berger, président de la CFV, lors du point de presse des experts de la Confédération. Ce constat vaut pour la population en général et pour des patients plus vulnérables.
La protection offerte par les vaccins à ARN messager, avec les deux doses de base et une dose de rappel, est bonne contre les formes graves de la maladie et les hospitalisations. En ce sens le but a été atteint, selon Christoph Berger.
Mais avec l'automne qui arrive, il faut se préparer à différents scénarii. Il est possible qu'une deuxième dose de rappel soit nécessaire, par exemple pour les personnes vulnérables. Il s'agit d'avoir des plans de vaccination pour prendre la décision le moment venu. On peut comparer la situation avec la vaccination saisonnière contre la grippe, a encore souligné Christoph Berger.
Près de 24'000 cas
La Suisse compte 23'793 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures. On déplore 20 décès supplémentaires et 224 malades ont été hospitalisés. Il y a sept jours, l'OFSP avait annoncé 29'026 cas. Le même jour, il dénombrait 13 décès et 184 hospitalisations supplémentaires. En une semaine, le nombre de nouveaux cas a ainsi reculé de 18%. Les hospitalisations ont dans le même temps augmenté de 21,7%.
Au total, 156 personnes atteintes de Covid-19 se trouvent actuellement aux soins intensifs. Les patients Covid-19 occupent 18,6% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 73,7%.
Durant les dernières 24 heures, les résultats de 55'464 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 42,9%, contre 45,7% il y a une semaine. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,04. Selon l'OFSP, 95'810 personnes se trouvent actuellement en isolement après avoir été testées positives au coronavirus.
Sur les 14 derniers jours, le nombre total d'infections est de 360'833, soit 4143,05 nouvelles infections pour 100'000 habitants.
Depuis le début de la pandémie, 3'353'730 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 20'366'257 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 12'974 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 49'326.
ats/vajo/jpr
Levée des mesures trop rapide, selon l'OMS
Plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni, ont levé trop "brutalement" leurs mesures anti-Covid, a déploré mardi l'OMS. Ils se retrouvent du coup confrontés à une nette remontée des cas sous l'effet du sous-variant BA2. Lors d'une conférence de presse délocalisée en Moldavie, le directeur de l'Organisation de la santé en Europe, Hans Kluge, s'est dit "vigilant" sur la situation épidémique actuelle sur le continent, tout en affirmant rester "optimiste".
Actuellement, le nombre de cas de Covid est à la hausse dans 18 des 53 pays de la zone de l'OMS Europe, selon l'organisation sanitaire.
Selon les données de l'OMS, le nombre de nouveaux cas en Europe avait nettement chuté après un pic fin janvier, mais il rebondit depuis début mars. Selon les épidémiologistes, ce rebond s'explique notamment par la désormais prédominance du sous-variant d'Omicron BA.2, environ 30% plus contagieux - mais pas plus dangereux - que son prédécesseur, le BA.1.